Citations de Loraine Majo (32)
Le pire des ennemis que j’aie jamais eu, c’est moi-même.
De temps en temps, quand on me lance un regard comme pour attendre mon assentiment alors que ce n’est bien évidemment pas le cas, je me contente de hocher la tête en ajoutant parfois des « oui, bien sûr », et des « cela va de soi ». Alors qu’en fait, mon cerveau est très loin de se poser des questions sur la politique d’éducation de notre pays ou sur les promesses de campagnes que fera mon père à ses électeurs. Non, mon cerveau est bloqué quelque part avec mon petit cœur fragile et la soirée d’hier.
J’ai vite compris que la fiction est parfois beaucoup mieux que la réalité, alors j’en ai fait mon métier. En même temps que je prenais un poste de bibliothécaire dans mon ancien lycée, je me suis mise à écrire.
J’ai bu ses paroles. J’étais subjuguée par son charme naturel et surtout, par le fait que je semblais l’intéresser. Trois longues années de relation avec lui. Ça ne m’a pas menée à l’autel, mais plutôt chez un psy. L’homme en face de moi m’a brisée.
J’ai envie d’écrire. Créer des personnages, mettre sur pied des intrigues effrayantes et ressentir cette satisfaction, ce sentiment qui me prend aux tripes lorsque je pose le mot « fin » sur une histoire, tout ça me manque vraiment. Ça a été ma respiration pendant des années et c’est grâce à ça que j’ai pu rassembler et recoller les morceaux de mon cœur écrasé par…
Je suis son ennemie, et il a toujours mis un point d’honneur à connaitre chacune de mes facettes, à savoir interpréter chacun de mes gestes, et c’est pareil pour moi. Alors quand il voit dans mes yeux ce désir latent, il ne se fait pas priver. Il m’embrasse.Ses lèvres viennent s’accrocher aux miennes et pour la troisième fois, nos langues bougent ensemble comme si elles l’avaient fait à des milliers de reprises.
L’eau et l’huile ne se mélangeront jamais. Ils graviteront toujours l’un autour de l’autre en se touchant, se frottant, mais sans que leurs molécules ne finissent par s’assembler. C’est ce qui est en train de se passer entre Austin et moi, là, maintenant. Nous nous touchons, nous nous regardons, mais ça n’a aucune importance parce que ça ne changera rien de ce qu’il y a toujours eu entre nous.Enfin, j’espère.
J’ai pensé à la façon dont je lui sourirais, aux battements pressants de mon cœur que j’essayerais de calmer. Je me suis demandé à quel point nous serions différents, des années plus tard. Je me suis demandé si elle me détesterait toujours autant. Je me suis demandé, encore, encore et encore.
Dans ma tête il n’y a qu’un fouillis de sentiments en désordre d’où ne ressort finalement qu’une seule question : Et si ?Et s’il avait vraiment eu envie de m’embrasser, et si je lui plaisais vraiment, et s’il me plaisait vraiment ?Mais je m’interdis immédiatement de penser à ça, parce que je sais qu’il ne faut jamais se baser sur des suppositions pour faire un choix quelconque.
Je vais chez un psychologue pour me faire croire que je peux aller bien, mais ma voix intérieure et moi savons que ça n’arrivera jamais. Que je suis cassée et irréparable. Je sors avec des hommes sans jamais vraiment être avec eux et je finis toujours par les quitter, parce que j’ai envie de faire du mal comme on m’en a fait. Je pourrais écrire de belles histoires d’amour, ou même un de ces thrillers que j’affectionne, mais j’inscrits en chacun de mes personnages toutes mes insécurités, je leur fais vivre tout mon malheur, je m’en remémore chaque scène, chaque larme, chaque cri de détresse, au lieu d’essayer d’oublier.
Chaque personne a sa façon de surmonter un traumatisme. La plupart du temps, les gens fuient les ténèbres, courent à en perdre haleine dans le tunnel de leurs démons jusqu’à ce qu’ils aperçoivent la lumière de jour. Pas un seul regard en arrière. Pas de souvenirs gardés.
Je hais cette façon qu’il a de venir fracasser ma carapace à chaque fois qu’il le peut. Je hais le fait qu’il soit beau à se damner, beaucoup trop sexy, et qu’il soit probablement le seul homme à m’avoir fait ressentir quelque chose, parmi tous ceux avec qui j’ai pu être, et je peux dire qu’il y en a eu un paquet. Je hais le fait qu’il joue avec mon cœur sans aucune émotion. Je ne devrais même pas avoir de cœur, quand il s’agit de lui.Je le hais, tout simplement.
Je l’admire trop. Elle a des problèmes, elle est sur le point de divorcer et pourtant, elle sourit en s’en décrocher la mâchoire. Je suis prête à parier que si c’était elle qui avait vécu les mêmes choses que moi, elle s’en serait surement mieux sortie. Elle aurait même eu la force de caractère de ne pas laisser le venin des autres l’atteindre autant.Faible, je suis.
— Austin, il n’a que dit ce que tu as passé des années à me faire comprendre.Que je suis laide. Repoussante. Mesquine. Sans cœur. Idiote.Que je suis tout ce qu’il ne faut pas être.
Avec tristesse, mélancolie et parfois de l’espoir, de la joie ou de l’amour, elles nous emportent dans un autre univers où il n’y a que musique, son et rythme. En les chantant, c’est comme s’il avait vécu mille vies, et qu’il partageait son expérience avec nous à travers sa voix.
Je suis bien loin d’être une gravure de mode, mais on va dire que c’est mieux que d’habitude. Même si franchement, les bottines que j’ai aux pieds ne sont pas très agréables. Au moins, j’ai l’air plus grande.
Ils me parlent de musique, je leur parle d’écriture. Ils me chantent quelques airs, et je prends mon téléphone pour leur présenter mes romans. Je trouve ça cool, finalement, que la conversation soit aussi facile entre nous. Si on doit passer tout le temps qu’on aura à passer ensemble, ça ne peut être que bien. Et puis, j’ai encore dans ma tête la voix du docteur Tella qui me supplie de faire un effort pour me créer de nouvelles relations amicales. Il va être fier de moi.
J’ai besoin de distraction. Si l’écriture ne peut plus l’être et vu que je n’ai pas vraiment envie de commencer la lecture d’un roman en ce moment, il me faut bien trouver autre chose. Et puis, il y a très peu de chances que je retombe à nouveau sur un type comme Joël. Je ne suis pas vraiment le genre de femme que les hommes rêvent d’épouser.
Ce que j’aime les plus dans nos villes, c’est ce contraste flagrant entre les grands bâtiments et les petites maisons. Comme si on avait jumelé deux univers pour en faire une communauté... Mais ce qu’on remarque directement, c’est le changement de température. La fraicheur du vent me fait un bien fou, alors j’ouvre une fenêtre du bus pour en laisser plus entrer et mieux observer la ville qui défile sous mes yeux.
On passe des nuits blanches à plancher dessus pour trouver des idées, on se tourne le cerveau dans tous les sens pour trouver la chronologie et l’intrigue parfaite, on ne cligne pas des yeux pendant des heures devant une page parce qu’on veut trouver les bons mots pour exprimer la bonne émotion au bon moment. On passe ensuite des jours entiers à lire, à relire, à hésiter entre telle ou telle couverture pour finir par s’étouffer de stress quand le livre est sur le point d’être publié. Alors respectez mon métier et moi monsieur, sinon je m’en vais et vous vous trouverez un autre écrivain pour remplir vos attentes.