
Chapitre 3 : Faisons connaissance
«… Les deux captifs restèrent ainsi dans le noir et le silence pendant de très longues minutes. Au bout d’un moment, l’homme s’adressa à elle :
— Qui êtes-vous ? Que faites-vous ici ?
— Et vous ?
— Pourquoi ne me répondez-vous pas ?
— Pourquoi devrais-je vous répondre ?
— Nous nous retrouvons tous les deux dans une prison au fin fond de je ne sais quel bled de Somalie et vous préférez qu’on reste là à se regarder en chiens de faïence ?
La surprise, mais aussi une touche d’énervement étaient perceptibles dans la voix de l’inconnu.
— Vu l’obscurité qui règne ici, nous aurions du mal à nous regarder. Vous ne croyez pas ?
— Bordel, c’est bien ma veine ! Il a fallu que je tombe sur une pimbêche qui essaie de faire de l’humour ! maugréa l’homme.
— Vous vous prenez pour qui ? Qu’est-ce qui vous donne le droit de m’insulter ?
— Désolé, je ne voulais pas vous insulter. C’est votre faute ! Si vous ne faisiez pas la snob et me répondiez quand je vous parle, nous n’en serions pas là !
— On ne se connaît pas et je devrais vous faire la conversation ?
— Je ne vous comprends pas ! Nous sommes tous les deux prisonniers dans ce trou infâme et vous ne voulez pas qu’on essaie de s’entraider ?
Sous l’effet de l’énervement et probablement de ses blessures, la respiration de l’homme devenait sifflante et Alyssandra préféra calmer le jeu.
— Dites-moi qui vous êtes et je vous répondrai.
— C’est comme ça, alors ? Vous voulez qu’on fasse les présentations comme si on prenait le thé dans un salon ?
— Je n’aime pas le thé.
La réponse de la jeune femme était tellement inattendue que l’inconnu ne put retenir un éclat de rire qui se transforma aussitôt en gémissement.…»