AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

2.58/5 (sur 19 notes)

Nationalité : Norvège
Né(e) le : 19/12/1982
Biographie :

Lotta Elstad est une écrivaine, journaliste, historienne et éditrice d'essais.

Elle a publié des romans, dont "Je refuse d'y penser" ("Jeg nekter å tenke", 2017) et des essais salués par le public et la critique.

son site : http://www.lottaelstad.com/

Ajouter des informations
Bibliographie de Lotta Elstad   (2)Voir plus

étiquettes
Videos et interviews (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de

Er Lotta Elstads «Jeg nekter å tenke»


Citations et extraits (45) Voir plus Ajouter une citation
Anna Louisa Germaine Millisdotter avait de l'argent sur son compte, assez pour plusieurs chambres, et elle avait lu Virginia Woolf. Elle savait qu'une femme a besoin d'une chambre à soi et 500 livres sterling pour écrire, somme qui, rapportée à l'indice des prix à la consommation actuel, correspondait à 100.000 couronnes, soit 10.000 euros : ridiculement peu, mais le principe restait le même. Il n'y avait que depuis sa chambre à elle qu'elle pouvait conquérir la place publique, chose que jusqu'à présent elle n'avait pas faite, loin de là. Cela étant, qui savait si elle avait vraiment envie de faire une telle conquête.
Commenter  J’apprécie          120
Tout comme Anna Louisa Germaine Millisdotter, un jour, serait reconnue à sa juste valeur. Avant de retomber dans l'oubli. D'être redécouverte, puis mise au placard, ressortie et réenterrée, jusqu'à ce qu'un ouragan balaye la planète et emporte tous les papiers, jusqu'à ce que le climat, sale type notoire, prenne sa revanche, et tous ceux qui avaient parlé de "redoux d'avant les fêtes" au sujet des chauds mois de décembre au tournant du millénaire entendraient les militants écologistes lancer : "Alors ! Qu'est ce qu'on avait dit ?"
Commenter  J’apprécie          60
Un coup d'oeil à gauche, dans le long couloir qui ouvrait sur la cuisine avec ses trois portes, une sur l'entrée, une sur l'entrée de service, une sur l'aile d'Harold, et elle pensa : Merci, mon Dieu, pour ces 250 mètres carrés, merci, mon Dieu, de m'avoir donné mes aises, merci, mon Dieu, pour cet homme qui ne met pas le bazar avec la télécommande, qui chasse les mites, répare les plinthes, merci, mon Dieu, pour ma chambre à moi, pour l'argent sur mon compte, pour le temps libre, les jambes légères, la santé, néanmoins cela ne lui suffisait pas, il lui fallait encore autre chose. Elle voulait plus d'espace.
Commenter  J’apprécie          50
Anna Louisa se demandait ce qu’il fallait croire quand ses yeux tombèrent sur le sourire de Joconde dessiné sur les lèvres de Merkel. Maternel, intelligent, irréprochable. Elle méritait les honneurs. Elle méritait un meilleur traitement que celui qu’elle avait reçu de la part de Silvio Berlusconi quand elle l’avait attendu sur le tapis rouge avant une rencontre au sommet. Il s’était contenté de sourire en sortant de sa limousine noire, lui avait fait un signe de la main, avait montré du doigt le téléphone qu’il tenait contre son oreille et gesticulé pour indiquer que cette conversation ne lui prendrait que quelques secondes avant de tourner le dos à Merkel et de se mettre à marcher de long en large au bord du fleuve, une main dans la poche, d’acquiescer, de s’arrêter, de contempler l’eau – quelle honte ! La chancelière allemande (Anna Louisa avait été étonnée du fait que les Allemands utilisent encore le mot Kanzler, avant de se rendre compte qu’Hitler était appelé Führer) en train d’attendre, seule sur le tapis rouge, dans sa veste de costume, avec son carré court et son corps en forme d’avocat. Jusqu’à ce que Gordon Brown vienne la chercher. Elle méritait mieux, naturellement. Elle était chancelière, et Helmut Kohl l’avait appelée « ma petite ».
Commenter  J’apprécie          00
Il fallait que je m’en aille. C’est ce que tous les blogs auraient recommandé : changer d’environnement, rencontrer des gens, pratiquer le zéro contact, alors j’ai acheté un billet last minute pour un voyage organisé en Grèce (« La crise pour certains, une opportunité pour d’autres »), l’avion décollait le lendemain matin à 6 heures pour Athènes.
Commenter  J’apprécie          10
L’époque où tout le monde se maquillait. Où tout le monde portait des rosettes sur ses chaussures bien cirées. Où tout le monde était infidèle. Où tous les mariages étaient pour la forme, et les femmes tenaient salon, elles agitaient leur éventail et sirotaient des tasses de thé et avaient des opinions et s’exprimaient (n’étant pas historienne, Anna Louisa n’avait qu’une compréhension approximative de la chose), jusqu’à ce qu’entrent en scène Rousseau, le romantisme et ses lamentations, qui avaient renvoyé la femme à la maternité, et la bourgeoisie avait lié le mariage à l’amour (or, des mariages sans passion étaient déterminants pour le succès des salons !), et les femmes des classes supérieures avaient à nouveau dû sortir de la vie publique. L’espace public hélas si convoité. Une fois de plus, les glands le monopolisaient.
Commenter  J’apprécie          00
À ses yeux, c’était son père, le véritable artiste. Il maîtrisait l’art d’évaluer le prix des choses, savait ce qu’elles vaudraient, qui était prometteur, qui mourrait bientôt, quand les éventuelles œuvres d’untel atteindraient leur apogée et combien de temps cela durerait. Lesquelles on ferait mieux de brûler. Celles qu’il serait préférable de retirer de la circulation. Il achetait et vendait, achetait et découvrait de nouveaux talents, patientait, évaluait, investissait et revendait à nouveau : à croire qu’il avait craqué un code secret, et les yeux brillants d’admiration que sa fille levait sur lui le remplissaient de joie. Jusqu’à ce que débute sa phase. Qui n’était évidemment pas une phase, trouvait-elle.

Mais c’en était une. C’était la définition même d’une phase.
Commenter  J’apprécie          00
Elle adorait le fait que les femmes s’échangent des sourires dans les toilettes des dames quand l’une en sortait tandis que l’autre y entrait. Elle adorait Angela Davis malgré ses bavardages sur le trajet pour venir à Berkeley. Et son adoration n’avait fait que monter d’encore un cran après cette fois où Harold avait déclaré que « son procès n’était que du théâtre », une mise en scène pour distraire les gens du « procès bien plus grave », celui que les autorités américaines avaient lancé en même temps contre Bobby Seale, le chef de file des Black Panthers. Qu’Harold aille se faire voir. Merde, à la fin ! Elle adorait Gudrun Schyman, la femme politique et féministe suédoise qui, alcoolisée jusqu’aux yeux, avait fait pipi sur la moquette d’une salle de cinéma.
Commenter  J’apprécie          00
Avant de prendre sa décision, elle avait été très sociale, comme on dit. Une femme tournée vers le monde avec miséricorde, avec arrogance ; globalement, elle accueillait la critique un peu à la manière dont Karl Marx avait traité monsieur le professeur Roscher, économiste aujourd’hui tombé dans l’oubli : comme un moustique. Marx n’avait daigné accorder son attention à monsieur le professeur Roscher qu’en notes de bas de page, où il se permettait de toucher le fond de polémiques puériles – contrairement à ses grands adversaires, Ricardo ou Adam Smith, qu’il citait avec sérieux et dans le corps du texte.
Commenter  J’apprécie          00
Les cohabitations qui duraient, avait-elle lu, étaient celles où le couple lisait les mêmes journaux. Mais comment leur appliquer cette hypothèse ? Elle et Harold étaient abonnés à tout. Par conséquent, elle avait voulu approfondir la question et vérifier leur compatibilité en passant le test des Big Five, les cinq grands facteurs de personnalité. Par souci d’efficacité, elle avait écrit les réponses à la place d’Harold et découvert que, s’il obtenait un bon score pour ce qui était du « contrôle », elle se classait haut, quant à elle, sur l’échelle de la « tolérance au chaos ».
Commenter  J’apprécie          00

Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Lotta Elstad (22)Voir plus

Quiz Voir plus

L'aiguille creuse,après le mystère,les questions !

Qui est l'enquêteur principal de cette mission ?

Nestor Beautrelet
Nestor Baudrelait
Isidor Beautrelet
Castor Beaureflet

5 questions
165 lecteurs ont répondu
Thème : L'Aiguille creuse de Maurice LeblancCréer un quiz sur cet auteur
¤¤

{* *}