Je la voulais simple, épurée comme l’idée que je me fais de la liberté. Il me l’a tatouée en bas des reins, prenant son envol juste au-dessus des dunes que dessinent mes fesses rondes.
Je ris en pensant à la crise cardiaque que va faire mon père en le découvrant. Mais c’est bien fait, il n’avait qu’à pas m’entraîner dans ce traquenard l’autre soir, chez son boss. C’était il y a quinze jours déjà, mais oui, je suis rancunière, c’est l’une de mes innombrables qualités d’enfant unique et pourrie gâtée ! Et puis il faut rendre à César ce qui appartient à César, c’est cette soirée de merde qui a payé cette douloureuse œuvre d’art qui repose dorénavant, à vie, près de mon séant. Deux cents dollars, je les ai amplement mérités : il m’a fallu supporter « Collant » et « Crétin » pendant plusieurs heures, quand même ! Ouais, c’est comme ça que je les surnomme depuis cette fameuse soirée mortelle. Enfin, Collant a aussi obtenu le surnom de Canon, mais uniquement quand je suis bien lunée.