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Citation de migdal


Ma marche devenait de plus en plus lente, au fur et à mesure que j'approchais du but de mon voyage. Tant de choses me retenaient ou me retardaient : la fatigue physique, l'appréhension de ne plus retrouver tel que je l'avais connu ce petit coin de terre où tenait tout mon cœur, toutes mes émotions, qui étaient en moi restées vierges et point mélangées, point salies par d'autres préoccupations serviles ou mesquines ; la nuée de souvenirs qui semblaient jaillir de ces haies au crépuscule, comme une volée de hannetons au printemps, et qui sollicitaient, arrêtaient mon esprit en même temps que mes pas, et enfin ce calme de la nature, ce pur silence, à peine égratigné par un crépitement d'insectes, la chute d'un fruit ou, au loin, les sonnailles argentines d'un troupeau rentrant.
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