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Citation de genou


LE MURGER DE LA GUERRE
(À J.-H. Rosny aîné.)
6.1
Le fond, nul ne le sait ; seul Tiécelin l’ancêtre, le vieux cor-beau dont les pattes d’année en année se dessèchent en fils d’acier et dont les plumes blanchissent en dessous, Tiécelin, qui connaît tous les arbres et toutes les pierres de son canton, pour-rait en dire quelque chose peut-être à sa tribu, mais Tiécelin ne parle guère aux siens de ce qui ne les concerne pas ; toujours est-il qu’il y avait une vieille haine entre Piétors le lézard vert et Maledent la grande vipère rouge du murger du soleil, une haine comme seule en connaît la forêt, une haine qui repousse chaque année avec le soleil comme les herbes et s’endort avec les feuilles tombantes, sans mourir jamais.
Piétors habitait ce grand logis calme, accoté à la pente verdoyante et moussue de la combe, depuis des soleils et des soleils, et Maledent aussi, et ils s’étaient toujours connus, et ils s’étaient toujours haïs, et il ne se passait point de saison sans qu’une grande bataille, précédée d’escarmouches sans nombre, ne fit rouler et s’effriter à grand fracas les vieilles pierres grises, cuites de soleil et de gelée, qui étaient là entassées par on ne sait quel travail fabuleux dont les causes, comme l’origine de la querelle, se perdaient dans la pénombre des soleils sombres et des saisons mortes. (p135/136)
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