De l'intérieur de la cale, on entendait les rugissements conjugués des vents et de la Méditerranée. Le chalutier exécutait sa chorégraphie de bateau ivre et fou, faite de plaquages impressionnants à bâbord et à tribord, de précipités abyssaux et de montées golgothéennes, selon le mot de Semhar. Les cris de frayeur des passagers reprirent également. La voix stridente des femmes et déchirante des enfants venait s'emmêler à celle, rauque, des hommes. Elles disaient toutes le même effroi, la peur de finir en chair à requins et autres animaux marins.