Les médicaments n'échappent pas au paradoxe de nos sociétés modernes : jamais il n'y en a eu autant, jamais ils n'ont fait autant la preuve de leur efficacité, en tout cas our certains d'entre eux. Jamais aussi ils n'ont été aussi contrôlés.
Et pourtant, jamais les dangers de dérives n'ont été aussi forts. Jamais le déséquilibre n'a été aussi patent, d'une part entre les laboratoires pharmaceutiques qui les produisent, d'autre part entre les médecins qui les prescrivent et les malades qui les consomment.
Simples usagers que nous sommes, nous passons par toutes les couleurs : nous pouvons être cobaye un jour, en attente d'un traitement un jour, guéri un troisième, et encore malade un quatrième. La complexité des situations engendre lumières et opacités, et finalement zones grises. A la différence des pays en voie de développement qui ne peuvent que subir la loi des grandes firmes pharmaceutiques, en France - en plus généralement dans l'Union Européenne - la situation est mitigée. Peut-on parler de situation sous contrôle ? De démocratie sanitaire ? Pour tenter d'apporter une réponse, prenons d'abord quelques exemples qui pointent l'ambiguité de la situation dans nos pays riches.