Pour Louis Stettner, la photographie est comme un fruit : il faut lui laisser le temps de mûrir. C'est dire qu'une oeuvre d'art a une vie autonome qui n'appartient à personne. Libre à elle de flirter avec l'écume d'une époque...et de se nier, ou à l'inverse d'explorer le futur pour être un jour en position de raconter l'essentiel.
....Paris c'est cette petite fille en extase sur ce cheval de bois,
ce sont ces grosses farouches,
prenant la pose comme la bande à Al Capone,
ce sont ces ouvriers de la voierie,
c'est cette femme balayant à gestes majestueux, c'est ce rameur s’échinant, joyeux tandis que ronfle ce dormeur, indifférent à tout....
Je vais vers ce qui me touche, m'émeut par son sens, sa profondeur. Pour être dans le vrai, il faut se laisser guider par la main autant que par le cerveau. Tout se passe tellement vite... C'est dans la main que réside l'intelligence, l'intuition... Il faut lui faire confiance.