Nous commencerons cette étude parle Tartufe, qui résume et domine toute l’œuvre de Molière et qui forme le rayon le plus éclatant de son auréole. Molière est l’ennemi, on dit presque le vainqueur, de l’hypocrisie ; c’est par là que son génie est surtout signalé à l’admiration de la foule, et non-seulement son {p. 144} génie, mais plus encore son caractère. (...)
Là, il a montré par excellence sa profondeur, sa connaissance du cœur de l’homme, son courage, sa sincérité, son habileté, tous ses mérites et toutes ses vertus. Il a pris corps à corps un ennemi formidable, caché, le plus dangereux de tous ; il l’a combattu, démasqué, terrassé, et il reste debout sur ce cadavre comme sur un piédestal éternel. Examinons-le donc dans cette force et dans cette beauté ; nous saisirons ensuite d’un œil plus libre les autres hauts faits de sa morale et nous en démêlerons mieux le caractère uniforme.
V.
Tartufe