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EAN : 9784735127706
Chapitre.com - Impression à la demande (01/01/2014)

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Résumé :
Il existe d’étranges ressemblances et de puissants contrastes entre Molière et Bourdaloue. Nés presque au même moment, élevés par les mêmes maîtres, ils ont parlé aux mêmes hommes et souvent traité les mêmes sujets. Ce sont deux moralistes, deux connaisseurs du cœur humain, deux princes, deux rois de l’éloquence. Après avoir grandement excité l’attention de leurs contemporains, ils sont morts à quelques années l’un de l’autre, en pleine activité, pour ainsi dire les... >Voir plus
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Il existe d’étranges ressemblances et de puissants contrastes entre Molière et Bourdaloue. Nés presque au même moment, élevés par les mêmes maîtres, ils ont parlé aux mêmes hommes et souvent traité les mêmes sujets. Ce sont deux moralistes, deux connaisseurs du cœur humain, deux princes, deux rois de l’éloquence. Après avoir grandement excité l’attention de leurs contemporains, ils sont morts à quelques années l’un de l’autre, en pleine activité, pour ainsi dire les armes à la main, Molière presque sur le théâtre, Bourdaloue en descendant de la chaire ; et la cause immédiate de leur mort fut le zèle que chacun d’eux apportait dans l’exercice de sa profession. Voilà les ressemblances. La différence des professions indique le contraste, dont le développement fournit la matière de cette étude. C’est Bourdaloue qui est le moraliste, le citoyen, l’homme de bien. Comme Bossuet, il a combattu Molière, et il nous a donné la plus forte et la {p. 11} meilleure critique du Tartufe. Sa vie, si différente de celle de l’auteur comique, parle plus haut encore que son sermon.
(...)
Au point de vue de, la morale et au point de vue des Lettres, la comparaison entre ces deux hommes ne sera pas sans utilité. Il y a là un épisode intéressant de notre histoire littéraire. Et cette histoire, pour le dire en passant, sera mal connue tant qu’une plume savante et sincère ne l’aura pas étudiée dans les luttes souvent latentes, mais continuelles, des lettres sacrées et des lettres profanes ; combats de l’esprit, de l’homme contre l’esprit de Dieu, origine et fond de toutes les choses de ce monde.
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Nous commencerons cette étude parle Tartufe, qui résume et domine toute l’œuvre de Molière et qui forme le rayon le plus éclatant de son auréole. Molière est l’ennemi, on dit presque le vainqueur, de l’hypocrisie ; c’est par là que son génie est surtout signalé à l’admiration de la foule, et non-seulement son {p. 144} génie, mais plus encore son caractère. (...)
Là, il a montré par excellence sa profondeur, sa connaissance du cœur de l’homme, son courage, sa sincérité, son habileté, tous ses mérites et toutes ses vertus. Il a pris corps à corps un ennemi formidable, caché, le plus dangereux de tous ; il l’a combattu, démasqué, terrassé, et il reste debout sur ce cadavre comme sur un piédestal éternel. Examinons-le donc dans cette force et dans cette beauté ; nous saisirons ensuite d’un œil plus libre les autres hauts faits de sa morale et nous en démêlerons mieux le caractère uniforme.

V.
Tartufe
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Revenons sur nos pas et considérons dans le détail le contraste, ou pour mieux dire, la lutte des deux moralistes dont nous avons tracé le portrait général et esquissé la vie. Voyons ce qu’ils ont dit à l’Homme, ce qu’ils ont fait contre ses vices, et comment ils s’y sont pris chacun à sa manière pour l’introduire, le guider et le soutenir dans la voie du bien.

V.
Tartufe
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Video de Louis Veuillot (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Louis Veuillot
Enseignement 2016-2017 : de la littérature comme sport de combat Titre : Tropes de la guerre littéraire : Ami-Ennemi
Chaire du professeur Antoine Compagnon : Littérature française moderne et contemporaine : histoire, critique, théorie (2005-2020)
Cours du 17 janvier 2017.
Retrouvez les vidéos de ses enseignements : https://www.college-de-france.fr/site/antoine-compagnon
Le condottiere radicalise le Bravo. Mentionné par Balzac dans sa Monographie de la presse parisienne (1843), il est le « gladiateur littéraire », l'exécuteur des basses oeuvres journalistiques, l'auteur des lâchetés anonymes de la guerre de librairie. Lucien de Rubempré en est un exemple, comme Andoche Finot, personnage de la Comédie humaine, tour à tour qualifié de « spiritue[l] condottier[e] », de «spéculateur », ou de « proxénète littéraire ». le mot est utilisé en premier par le Titien pour parler de l'Arétin, inventeur du chantage littéraire, qui fait payer les rois en échange de la sauvegarde de leur réputation. Dans le XIXe siècle français, deux figures l'incarnent particulièrement : Louis Veuillot (1813-1883) et Adolphe Granier de Cassagnac (1806-1880). le premier, polémiste catholique ultramontain, rédacteur en chef de L'Univers, est accusé – notamment par Sainte-Beuve – d'entretenir une guerre permanente des petits journaux contre les grands, qui freine le progrès littéraire au lieu de le soutenir. le second, journaliste virulent de la Monarchie de Juillet, député du Second Empire, est quant à lui le modèle du journaliste qui s'adapte aux régimes successifs. de même que Lucien dédouane Finot au nom de son courage au duel, Barbey dédouane Granier de Cassagnac au nom de son évitement constant du parti du Progrès, duquel il pouvait pourtant obtenir les plus grands avantages.
La Monographie de Balzac compte encore, comme équivalents du condottiere, eux aussi emprunts euphémisants à une langue étrangère : le guérillero, souvenir du maquisard des campagnes d'Espagne que Balzac utilise pour décrire Alphonse Karr (1808-1890), rédacteur des Guêpes ; le matador, homme de l'ombre à la fidélité incertaine.
À côté des hommes sur lesquels on ne peut pas compter, il y a ceux sans lesquels on ne peut rien faire. La littérature est un sport, y compris pour sa dimension collective, où l'opposition à un adversaire fonde la solidarité d'une équipe : c'est la dialectique forte de l'ami et de l'ennemi. Tout adversaire n'est pas ennemi, et ceux que l'on combat en duel ne sont pas ceux que l'on combat à la guerre ; il est une certaine adversité qui se rapproche de l'amitié. Réciproquement, une amitié mal conduite constitue la source des plus grandes inimitiés.
Baudelaire, dès ses Conseils aux jeunes littérateurs de 1846, analyse la dialectique « Des sympathies et des antipathies », et démontre qu'une sympathie doit être méticuleusement entretenue – signe aussi, étonnamment optimiste, qu'amitiés et inimitiés peuvent être choisies. Baudelaire lui-même est un attentif lecteur d'Illusions perdues, roman de la dialectique de l'amitié et de l'inimitié. Lucien n'a ni ami ni ennemi lorsqu'il arrive à Paris, mais c'est bien l'absence des seconds qui constitue le plus grand obstacle à sa gloire littéraire. Plus tard, il fait l'expérience de ce que la camaraderie du groupe de Lousteau peut lui offrir, par rapport à l'amitié purifiée du cénacle de Arthez. Lucien, avec le même Lousteau, finit par faire la découverte progressive de l'inimitié dans l'amitié.
Le mot de camaraderie apparaît dans ces années : Balzac attribue le néologisme à un article de Henri de Latouche en 1829, mais Janin le corrige en en attribuant la paternité à Mercier, en 1801. L'article de Latouche évoque une fatalité de dispute entre les anciens amis, réduits à se combattre mutuellement après avoir combattu ensemble. le terme a une connotation fortement négative : il désigne l'entente entre personnes aux intérêts communs, prend dans la langue le relais du compérage qui relie le charlatan de foire à son acolyte. La camaraderie désigne la même association lucrative, l'entraide facile entre éc
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