Louisa Méonis

Je caresse le médaillon argenté retenu par les liens de cuir et lève les yeux quand je sens sur mon visage ses doigts qui effacent mes larmes. Je fais de même avec mon pouce, lorsque ses beaux yeux verts se mettent aussi à pleurer. Puis j’approche les lèvres des siennes, et ma respiration s’accélère. J’arrête mon geste, priant mentalement qu’elle empêche, d’une manière ou d’une autre, ce qui va se passer, mais elle ne le fait pas. Au contraire, elle se hisse sur la pointe des pieds et pose les lèvres sur les miennes. Le temps suspend alors son cours. Plus rien n’existe que ses lèvres douces et chaudes. Mon bas-ventre se contracte. Je ne devrais pas lui rendre son baiser, ni soupirer d’aise quand ses mains se perdent dans mes cheveux, encore moins presser ses hanches contre les miennes… Bon sang, qu’est-ce que je suis en train de faire ?
Liam…
Je m’écarte brutalement d’elle et la regarde, la respiration courte.
— Je suis désolé, je lâche, en partant presque en courant.
La porte de la maison se referme sur moi. Seul mon souffle à la lueur du réverbère trouble la nuit déjà tombée. Je passe les mains sur ma nuque en tremblant. Je me hais d’avoir fait ça. Je me hais d’avoir aimé ça. Et je m’en veux de vouloir recommencer.