Citations de Louise Chevrier (38)
Rien dans la vie de la demoiselle de Rouville ne ressemblait au bonheur. Elle était riche, mais l’indifférence de ses parents lui infligeait des blessures profondes.
Ces romans lui farcissent la tête d’idées insensées: amour, mariage d’inclination et Dieu seul sait combien d’autres fariboles.
J’aime à penser qu’une demoiselle s’emploie à se forger une bonne tête par ses lectures. Avouez, madame, qu’il n’y a rien de pire qu’une femme sotte, aussi jolie soit-elle.
Je vois que l’âge n’a rien arrangé; elle est restée aussi inconséquente qu’autrefois. Elle aurait dû empêcher nos enfants de se fréquenter, ou, du moins, de les laisser entretenir l’espoir. À cet âge, l’amour est un sentiment qui peut être dangereux.
Avoir une famille fait partie du désir de tout homme. Les médecins ne sont pas tenus au célibat, comme les prêtres. Voilà qu'on me proposait la main d'une jeune femme charmante assortie d'une grande famille et je rechignais. Les rumeurs villageoises iraient bon train, puis s'effaceraient comme peau de chagrin.
Rien de plus naturel pour une femme que d’attendre un enfant ! Ce n’était pas une maladie, même s’il arrivait parfois qu’une naissance donne lieu à une tragédie. Trop souvent alors, il fallait opérer la pauvre femme { moitié morte pour tenter de libérer l’enfant en espérant le sauver.
C’était pourtant dans ces endroits infâmes qu’on apprenait les dernières nouvelles: une bonne âme faisait la lecture des gazettes à haute voix pendant que le cabaretier remplissait à ras bord les verres d’un mauvais rhum que les habitants avalaient d’un trait.
L’instruction devrait être le lot de tous.
L’art difficile de tailler comme il se devait un arbre fruitier ne s’improvisait pas.
La paresse et la lâcheté ne méritent aucune récompense!
Lorsqu’on a la chance d’être bien né, n’avons-nous pas le devoir de nous instruire et de nous appliquer { devenir meilleur? D’augmenter notre science par la lecture et d’acquérir les connaissances qui se trouvent dans les livres afin de s’améliorer et d’être utile !
De toute manière, je préfère cent fois un mari qui saura faire fructifier son bien grâce à son intelligence et sa science plutôt qu’un noble personnage criblé de dettes.
Avant tout, je désire m’instruire, lire, apprendre tout ce que je peux. Je souhaite surtout prendre le temps de trouver un mari pour qui j’aurai de l’affection et de l’inclination. Croyez-vous à l’amour dans le mariage ?
S’occuper des poules et des cochons, mettre des enfants au monde, nourrir et habiller son monde, voilà tout ce que devait savoir la future épouse d’un habitant !
Le temps fera son œuvre et tu seras le premier à constater que Marguerite n’était qu’une amourette de jeunesse, une simple flamme qui se sera éteinte d’elle même.
Depuis qu’elle était sortie de l’enfance, l’échange des regards et des sourires était suffisamment éloquent, même s’ils ne s’étaient encore jamais avoués leurs sentiments.
Il lui avait fallu toute la force du monde pour se retenir de l’embrasser. Mais René avait choisi' de ne pas connaître tout de suite le goût de ces lèvres adorées. Ce baiser l’aurait obsédé, lui aurait enlevé le courage de partir alors qu’il le fallait.
Le temps, c’est toujours long pour qui espère.