Le meurtre était fondamentalement humain. Une personne était assassinée, une personne assassinait.
Ce n'était ni le hasard ni un événement qui déclenchait le geste fatal.
C'était une émotion. Une émotion autrefois saine et humaine était devenue répugnante, boursouflée, puis avait été enterrée. Mais pas définitivement. Elle restait tapie, souvent depuis des décennies, se maintenant en vie et grossissant, sinistre, tourmentée, pleine de rancune.
Jusqu'au jour où elle se libérait enfin de la contrainte humaine. Aucun sens moral, aucune peur, aucune convention sociale ne pouvait alors la retenir. C’était le chaos. Et un homme devenait alors un meurtrier