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Citation de Jacopo


L'exemple le plus parlant est sans doute celui de l’hégélianisme. La phénoménologie de l’esprit, comme vous le savez, raconte le trajet d’une conscience que Hegel appelle la « conscience naïve », la « conscience naturelle », comme il dit encore parce qu’elle émerge à peine de la nature, c’est-à-dire l’être humain, fini et ignorant, qui par étapes se rapproche de l’Absolu, c’est-à-dire de Dieu, de l’entendement infini, de ce « savoir absolu » qui n’est évidemment qu’un des noms du divin. Le projet de Hegel est de faire en sorte que cet étrange itinéraire par lequel l’être humain rejoint Dieu, l’être fini rejoint le savoir absolu, ce trajet qui est effectué par la foi dans la religion (ce « coup de pistolet » qui nous propulse dans la fusion immédiate avec Dieu), soit au contraire opéré par la philosophie au sein de cet élément profondément laïc qu’est l’élément de la raison. Je crois qu’en un sens qu’il faudra un jour préciser, cette trajectoire de La phénoménologie de l’esprit vaut de façon emblématique pour toute la philosophie moderne – pas simplement pour Hegel, mais déjà pour Descartes, et même pour Kant.
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