On enferme donc les femmes chez elles en leur expliquant scientifiquement, en complément ou en remplacement des axiomes religieux, que c'est là qu'elles s'épanouiront et qu'elles seront utiles à la société. Mais les femmes, en étant au foyer, peuvent toujours écrire, et l'écriture est une arme puissante d'émancipation. Il fallait donc que nos phallocrates y remédient. Il leur a suffi de reconvoquer la science : en plus de les affirmer moins intelligentes (parce que tout est concentré dans l'utérus, on se souvient), les femmes sont considérées comme plus sujettes à l'hystérie (l'utérus, encore et toujours). Et qu'est-ce qui provoque les crises d'hystérie selon ces messieurs ? Non pas l'enfermement social, non pas les injustices, non pas les violences ; non, l'hystérie est présentée comme provoquée par les activités de réflexion et de concentration dont la lecture et l'écriture. Comprenez bien, les femmes procréent, elles ne créent pas.