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EAN : 9791097088453
270 pages
Divergences (25/03/2022)
4.11/5   9 notes
Résumé :
La bonne épouse, la bonne mère, la bonne ménagère, une sorte de femme totale : voilà ce que donnent à voir les magazines et les journaux féminins depuis qu'ils existent.
Il faut revenir au moment où émergent les codes de cette presse spécialisée pour comprendre comment ce corset de papier s'est formé, cloisonnant la féminité dans le dévouement aux hommes, seuls au pouvoir. Cependant, l'espace médiatique ouvert par l'essor de la presse féminine est aussi un l... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
La presse féminine, par essence destinée aux femmes, n'est-elle aussi qu'un moyen de les asservir à l' "hétéro-patriarcat" ? C'est ce que démontre l'auteure dans cette étude courte, mais très bien documentée. Chaque chapitre aborde la presse féminine sous un angle particulier,la publicité ou l'image du corps notamment.
La presse connaît son essor au XIXe siècle. Les femmes aussi créent alors leurs journaux. Mais voilà, les sujets politiques leur sont interdits. Leur restent alors les domaines où elles sont cantonnées, la mode, la tenue de leur foyer, le soin de leur apparence, et leur dévotion, envers Dieu comme envers leur mari, naturellement. On lit donc, sans surprise hélas, que, quel que soit le journal de référence ou presque, la norme physique pour une femme y est uniforme : blanche, mince, et jeune. de même sa moralité doit être au-dessus de tout soupçon, et l'intérieur de sa maison, le royaume qu'elle saura faire briller sans ostentation ni dépenses superflues. La presse féminine construit ainsi elle-même les murs de la prison de celles à qui elle s'adresse. Comment dès lors échapper à cette image puisque c'est la seule qui ait cours ? La presse féminine semble avoir encore bien peu de recul, ou bien trop intériorisé ces injonctions auxquelles les lectrices seraient sommées de souscrire.
Les nombreuses notes renvoient à des sources à la fois originales et variées, faisant la part belle au XIXe siècle, faisant même parfois transparaître l'humour de l'auteure, comme pour vérifier que le lecteur se plonge aussi dans ces petites lettres de fin d'ouvrage.
Si c'est tout à fait compréhensible au regard des sources consultées, c'est toutefois dommage que la presse féminine de notre époque ne soit pas davantage présente ni questionnée. Les stéréotypes véhiculés semblent bien persister et un peu d'espoir concret serait toutefois rassurant après la lecture de ce travail, ou bien faut-il comprendre que "le temps ne fait rien à l'affaire" et que la presse destinée aux femmes n'a pas changé depuis qu'elles étaient considérées comme éternellement mineures et inférieures aux hommes ?
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Ce livre nous fait découvrir comment un magazine féminin peut avoir un sacré poids pour dicter la vie des jeunes filles, des femmes, et des mamans au 19éme siècle , d'où le titre de corset de papier. Elle nous explique à travers différents articles comment les journaux de ce siècle dictent la vie des femmes et des jeunes filles. On peut également noter que les magazines féminins de nos jours ont guère évolués. Un essai qui ne laisse pas indifférent. Je ne vois plus la presse féminine avec le même oeil.
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Universitaire caennaise, docteure en littérature française, Lucie Barette propose une passionnante histoire de la presse féminine, non pas du seul point de vue historique ou journalistique, mais sous l'angle du rôle de la femme. Ce que démontre l'auteure, en analysant articles, iconographie ou publicités, c'est que cette presse, contrainte par le pouvoir à ne jamais aborder la chose politique, va s'employer à diffuser une image de la femme toute entière dévouée à son rôle d'épouse et de mère, dont la vocation n'est pas de se mêler de la vie publique, chose pour laquelle elle n'a naturellement pas les talents nécessaires. En cela, cette presse préfigure déjà tous les excès de la presse féminine actuelle dont le diktat de beauté, de jeunesse et de réussite est souvent dénoncé. Tout cela a contribué à faire peser sur les femmes ce que Lucie Barette appelle un "corset de papier", véhiculé par les politiques, la religion, tout ceux que le système avantageait, voire des femmes elles-mêmes. Quelques femmes, comme la surprenante Eugénie Niboyet, essayèrent bien, en vain, de faire bouger les lignes, mais les forces conservatrices ont longtemps résisté. L'essai de Lucie Barette est passionnant, la démonstration est brillante et le propos se lit facilement.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
On enferme donc les femmes chez elles en leur expliquant scientifiquement, en complément ou en remplacement des axiomes religieux, que c'est là qu'elles s'épanouiront et qu'elles seront utiles à la société. Mais les femmes, en étant au foyer, peuvent toujours écrire, et l'écriture est une arme puissante d'émancipation. Il fallait donc que nos phallocrates y remédient. Il leur a suffi de reconvoquer la science : en plus de les affirmer moins intelligentes (parce que tout est concentré dans l'utérus, on se souvient), les femmes sont considérées comme plus sujettes à l'hystérie (l'utérus, encore et toujours). Et qu'est-ce qui provoque les crises d'hystérie selon ces messieurs ? Non pas l'enfermement social, non pas les injustices, non pas les violences ; non, l'hystérie est présentée comme provoquée par les activités de réflexion et de concentration dont la lecture et l'écriture. Comprenez bien, les femmes procréent, elles ne créent pas.
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Alors que la seule recette [du bikini body] est la suivante : on prend un bikini, on prend un body (petit, grand, maigre, gros, musclé, gras, blanc, non blanc, avec ou sans poils) ; on a un bikini body. Pas besoin de tuer 20 arbres pour l'imprimer en couleur sur 6 pages d'édition spéciale. Ne me remerciez pas, c'est pour vous donner envie de lire la suite.
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Quand Elle.fr fait peau neuve en 2015, est-ce pour s'adapter aux nouveaux usages et nouveaux formats d'information ? Pour repenser sa ligné éditoriale numérique ? Non, du tout. Selon les mots de Lagardère, son propriétaire, il s'agit d'améliorer l'efficacité publicitaires et de répondre aux objectifs de visibilité des annonceurs. Les lecteurs.ices sont un public moins important à satisfaire.
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