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Citation de Atarah


Monteverdi ne connaissait pas le chromatisme, les fameux artifices d’harmonie de Tristan. Nous entendons cependant le cri d’une passion dans son Orfeo. Mais pour pousser ce cri, Monteverdi avait découvert l’emploi de la septième de dominante. Tous les grands musiciens, tous ceux qui ont eu vraiment quelque chose à dire, pour le dire, ont créé leur langue. – C’est aussi vrai des écrivains, des poètes… – Peut-être. Mais il est plus difficile d’apporter un accord nouveau. L’oreille humaine, ce n’est jamais que l’oreille humaine, moins fine que celle d’un chat. Pourtant, les vrais musiciens doivent périodiquement déconcerter, violenter cette oreille. On a pu écrire des merveilles dans la langue de Voltaire longtemps après sa mort. On ne pouvait pas écrire des œuvres admirables, durant cent ans, dans la langue de Rameau. Ce sont les vrais créateurs, les conquérants qui subsistent. Les épigones musicaux s’effacent rapidement. De tout l’opéra mozartien après Mozart, on ne peut plus réentendre entièrement que Le Barbier de Séville.
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