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Citation de MegGomar


Cette égalité entre les individus aurait même permis à Sapiens de prendre l’avantage sur Neandertal. Il semble que le véritable basculement dans les rapports de force entre hommes et femmes se situe au néolithique, lorsque les populations se sédentarisent et que se développent l’élevage, la production agricole, la fabrication d’armes
en métal. Avec cette organisation de la société se crée une nouvelle
division des rôles dans le travail qui instaure une distinction et une
hiérarchie plus nettes des sphères masculine et féminine, mais aussi
de l’espace domestique et de l’espace public. La notion de virilité
prend alors corps à la fin du néolithique, avec l’avènement des
armes en métal permettant à la puissance masculine de s’imposer
symboliquement et réellement. Se crée un ensemble de valeurs qui
« balisent la sphère masculine et ses prérogatives, voire son
monopole, dans le cadre de la chasse, de l’affrontement ».
La domination masculine s’accentue à ce moment-là en même
temps que se creusent les inégalités sociales.

Les études sur les ossements corroborent cette version puisqu’on
constate sur le squelette des femmes des traces de violence
beaucoup plus systématiques, mais aussi de pathologies, de
privations, de sous-nutrition. Il y a donc une forte dégradation des
conditions de vie des femmes, et ces inégalités vont peser
lourdement sur leur santé, allant même jusqu’à transformer leur
ossature. En effet, on assiste à une réduction de la taille et de la
robustesse du squelette féminin. Le dimorphisme sexuel est de plus
en plus marqué entre les individus. Cette réduction du gabarit des
femmes découlerait à la fois d’un moindre accès à la nourriture et du
choix des hommes se portant davantage sur des partenaires graciles.
En effet, cette organisation sociale visant la pénurie alimentaire
à destination des femmes les contraint à atteindre moins souvent
leur potentiel de croissance, c’est-à-dire leur taille maximale. Cette
contre-sélection reposant sur des facteurs génétiques et
environnementaux pèse aussi lourdement sur leur santé. Du point de
vue de la physiologie et de la reproduction, les femmes ont
théoriquement avantage à être de grande taille. Mais la pression qui
s’exerce sur leur corps a des conséquences « coûteuses », voire
dramatiques, notamment lors de l’accouchement « puisque la stature
est un déterminant clé de la mortalité maternelle» : un bassin trop
étroit augmente les risques de décès de la mère et de l’enfant. Ainsi,
les femmes n’ont pas toujours été plus petites en moyenne que les
hommes puisque c’est à l’époque néolithique que ce dimorphisme
serait devenu particulièrement prégnant.
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