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Citation de Woland


[...] ... A présent, suppose un instant que j'ai écrit cette lettre, que j'ai posé un verre devant moi et que j'y ai versé tout le tube de somnifères en attendant d'avoir le courage de le boire. Je mens, Valdo, ce n'était pas cette lettre que j'ai écrite à ce moment-là, le verre devant moi. Je voulais en faire ma somme, mon testament. Pour remplir de l'écho de mes cris ta vaste maison, pour traquer les coupables dans leur cachette. J'ai accusé Demétrio pour ce qu'il a fait, en affirmant que jamais je ne le lui pardonnerais, ni dans ce monde, ni dans l'autre. Je prévoyais les raisons qu'il saurait trouver à ma mort. Que d'adultères, que de péchés ne supposerait-il pas que je serais en train de commettre de l'autre côté ? Je ne peux te dire le plaisir avec lequel j'écrivais en imaginant mon propre corps entre quatre cierges allumés, livré à la curiosité des autres. Les morts ont leur langage et ils transmettent un message qui est à la fois un avertissement et une condamnation de ce que nous vivons. J'ai écrit des pages et des pages, et je ne sais pas combien au juste. Quels sanglots, quels appels et quelles malédictions ai-je jetés sur le papier ! Je suis seulement sûre que c'était un amoncellement confus que tu n'aurais eu ni la patience, ni l'intérêt de déchiffrer. Ainsi, je ne me souviens plus du temps que j'ai passé à écrire cette lettre, je me souviens seulement qu'il était tard et que la plume m'était tombée des mains lorsque j'ai entendu la porte s'ouvrir et la voix du colonel Gonçalvez résonner à mes côtés. .... [...]
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