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Citation de Danieljean


n ce 11 septembre 2005, c’est mon anniversaire et Andreina, jeune demoiselle rencontrée quelques mois auparavant pendant ma remontée, me propose d’organiser une petite fête pour l’événement. Une dizaine de personnes sont conviées. Parmi elles, je remarque instantanément une jeune fille métisse, type très latin, pleine de vie et de charme, répondant au doux prénom de Marisol. Elle porte une robe bleue moulante, échancrée. Sa peau est de couleur brun foncé, ses cheveux noirs, soigneusement peignés. Comportement exquis, amabilité sans faille, toujours souriante… Je suis rapidement conquis ! Autour d’une table, nous passons de longues heures à discuter, puis décidons de nous revoir le lendemain pour mieux nous connaître…

Le plus dur, dans un tour du monde en stop, ce ne sont pas les heures d’attente au bord des routes, aussi longues soient-t-elles, mais la solitude affective. Le fait de ne jamais recevoir l’amour que prodigue une mère ou une petite amie s’est parfois révélé pesant pendant mes années de voyage. Ma position de globe-trotter, ne restant que rarement plus d’une semaine dans la même ville, se prête aux rencontres superficielles qui ont pour objectif de compenser ce manque d’amour, mais cela reste partiel. Ma vie de nomade est faite d’éternels « au revoir » et je me suis habitué à prendre la distance nécessaire pour ne jamais m’attacher affectivement, sous peine de rendre la suite de mon parcours plus difficile. Mais là, c’est différent, je le sens.

Les jours passent… Chaque soir, je retrouve Marisol au Causeway, l’un des endroits que j’apprécie le plus dans la capitale panaméenne : un bras de terre dans l’océan offrant une vue imprenable sur les nombreux gratte-ciel de la ville. Marisol travaille dans l’un d’entre eux. Avocate depuis quelques années, elle envisage de venir réaliser un master en Europe afin de prendre davantage de responsabilités, découvrir un continent qu’elle ne connaît pas et, si possible, apprendre une nouvelle langue. Le français semble lui plaire… Face à l’océan, nous passons de longues et délicieuses heures à parler de tout et de rien, de nos vies, de nos objectifs, de notre vision du monde. Le « courant » passe, c’est indéniable. Une complicité semble même s’installer. Je n’ose cependant songer à l’idée que cette rencontre pourrait venir jouer une nouvelle musique dans mon esprit. Je m’étais mentalement préparé à l’éventualité de rencontrer une fille pour laquelle j’éprouverais des sentiments, mais je me l’étais promis : le tour du monde d’abord, la possibilité d’une relation ensuite ! À vouloir tout faire en même temps, on finit par ne plus rien faire correctement. Si le destin veut que l’on se revoie, on se reverra. Pour le moment, ma préoccupation, c’est le Pacifique.
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