Voilà pourquoi les Castillans sont forts, s'était dit alors Martin Alonso Luna. Ils pouvaient garder les rêves à l'abri des moisissures de l'oubli et y revenir une fois, cent fois, autant de fois qu'ils le voulaient.
- Je veux écrire, avait-il supplié, et une mystérieuse raison avait poussé le poète soldat à l'inviter à la délicieuse et amère maîtrise des lettres.
En cachette, à l'insu des curés et de la soldatesque, souvent avec le sol en guise de papier et une brindille en guise de plume. Ercilla lui avait livré les secrets cachés entre le A et le Z, comme l'apprenti s'était révélé doué, il lui avait également donné des rudiments de grammaire en suivant les règles fixées par Nebrija.