Peut-être toute la peinture de Vilallonga est-elle à mettre, en somme, sous le signe paradigmatique du labyrinthe. Labyrinthe en forme de tours suspendues dans le vide, labyrinthe aux profondeurs mystérieuses et féminines, labyrinthe du rêve ou du souvenir, labyrinthe des sentiers nocturnes que parcourent les amoureux. Labyrinthes enfin, que toutes ces somptueuses surfaces transformées en mosaïques iridescentes, chimérique tentative d'emprisonner en un instant la beauté possible du monde.
Dans l'après-guerre, la dénonciation des injustices sociales était devenue un réflexe pratiquement automatique pour un artiste pourvu d'un minimum de conscience. Cependant, la sensibilité et la personnalité du jeune Jésus Carles devaient le mener résolument vers d'autres directions, plus personnelles et plus intimes.