Lukasz Dunaj

Quelques fois, tu te dis que tu dois t'arrêter, que c'est la dernière fois. Quand tu dois annuler un concert à cause de conditions techniques catastrophiques, d'un organisateur qui ne veut pas payer ou d'autre chose, tout cela commence vraiment à te fatiguer. Mais il faut te demander si c'est la bonne réaction, si tu as raison de ne pas monter sur scène quand tu as fait tout ce qu'il fallait et pas l'organisateur. Peut-être qu'il faut juste faire avec et aller jouer pour les gens qui ont payé leur place et veulent te voir.

Nous fumes réveillés pour mourir à la lumière du jour et pour renaître la nuit, sous la lueur blafarde de la lune, pour pleurer comme des enfants égarés loin de chez eux. Nous sommes devenus des fantômes durant notre vie, emplis des pensées d'un autre monde. Nous ne pouvions que murmurer des incantations qui paralysaient nos lèvres. Nous ne pouvions que chanter des mélopées qui ouvrirent des portes vers d'autres dimensions.
Le Black Métal était né et il nous dévora, joua des cordes qui résonnèrent solennellement dans les tréfonds de nos âmes. Il parla à nos subconscients, faisant de nous ses messagers. Sous sa coupe, notre art prit des formes que peu pouvaient tolérer. Ainsi était notre Black Métal, celui que nous considérions comme authentique, rebelle, enragé et sans compromis. Un morceau de nos ténèbres intérieurs s'infiltrant dans le monde extérieur.

Nous devons accepter que l'art constitue une manifestation de ce qui est probablement la seule vérité sur la nature humaine : son caractère relatif.

J'aime beaucoup l'histoire et elle m'a appris qu'à chaque fois que nous cessons de poser des questions et que nous remplaçons la pensée par la croyance, nous dérivons vers les abysses de la cruauté et du crime. Pas besoin d'aller chercher des exemples très loin, le XXe siècle nous offre un catalogue fourni de ces phénomènes. C'est pour ça que je me tiens à distance des religions, des porte-paroles polítiques, des révolutionnaires de rue et de tous ceux qui se proclament détenteurs de la vérité. Mes croyances s'appuient sur le dogme du Doute.

J'aime beaucoup l'histoire et elle m'a appris qu'à chaque fois que nous cessons de poser des questions et que nous remplaçons la pensée par la croyance, nous dérivons vers les abysses de la cruauté et du crime. Pas besoin d'aller cher-cher des exemples très loin, le XXe siècle nous offre un catalogue fourni de ces phénomènes. C'est pour ça que je me tiens à distance des religions, des porte-paroles politiques, des révolutionnaires de rue et de tous ceux qui se proclament détenteurs de la vérité. Mes croyances s'appuient sur le dogme du Doute.

Le black metal nous offrit plus que de la musique et la chance de réaliser nos rêves. Il devint une religion que nous vivions aussi profondément que des croyants vivent leur foi.

On renferme tous un certain potentiel. Le révéler et l'accomplir nécessite certes du talent, mais aussi et surtout un engagement hors du commun, un travail titanesque et des sacrifices. Dans ce pays, seuls Peter [Vader] et Nergal [Behemoth] sont parvenus à donner autant de leur personne. Il faut également un peu de chance, bien sûr. Behemoth doit son succès à la conjonction de tous ces facteurs

Parasiter la liberté artistique finit toujours par tuer ce qui fait son identité et son originalité. Plus tu t'en mêles, plus grand devient le risque de gommer les particularités du groupe et tu te retrouves avec un amas informe et sans saveur