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Citation de Lauryn


Puis la silhouette apparut. D’un gabarit indéterminable – sa toge difforme lui faisait des ailes sous les aisselles – elle avançait d’un pas lent, les bras en croix. Son visage informe ne laissait entrevoir que deux yeux brillants, abrités par un chapeau mou élimé. Il portait une corde autour du cou, et cet élément le rendait facile à identifier. Le pendu de Wickfield. En se présentant face à un vieillard, ce dernier s’attendait certainement à lui inspirer une profonde terreur, voire un choc terrible. Mais Réginald Lawkins était d’une toute autre trempe. Sans se départir de son calme, il saisit un fusil qu’il gardait à côté de son alambic depuis les premières apparitions du terrible spectre, le leva dans sa direction et tira. Bien entendu, sa vue de taupe n’aidait guère à la précision, mais le vieux bonhomme compensait ce handicap par l’utilisation de munitions fabriquées maison, dotées d’une capacité de dispersion largement supérieure à la normale. Il toucha le pendu qui hurla de douleur – un cri tout ce qu’il y a de plus humain – avant de battre en retraite dans le sous-bois. Réginald, jamais à court de bonnes intentions, tira une nouvelle salve dans sa direction.
— Y fait beaucoup de bruit, pour un fantôme, lâcha le vieux bonhomme pour lui-même.
Puis, tout aussi tranquillement, il sortit son téléphone pour appeler la police.
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