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Citation de Cannetille


Notre homme influent a en effet compris qu’il fallait, pour triompher, dominer et asseoir son pouvoir, allier la ruse du renard à la férocité du fauve. Intriguer et faire peur. Capable donc de brutales transactions menées le plus souvent grâce à d’indécelables entourloupes et un opportunisme des plus ondoyants, il se félicite intérieurement à chacune de ses victoires et ne peut concevoir que tous ne soient, devant lui, confits d’admiration.
Il se pense considérable. Son entourage, un quarteron de faibles qu’il a expressément choisis en raison de leur faiblesse, ne fait que l’en convaincre. Tous lui cèdent et tous le remercient de n’être pas infâme. Il peut néanmoins se montrer odieux, son passe-temps favori consistant à rappeler à ceux qui sont ses obligés qu’ils sont ses obligés ; à leur faire briller de grandes espérances, puis de but en blanc, comme ça, sans crier gare, à violemment les annuler ; à flatter leur ego pour mieux ensuite le flétrir ; à vanter le talent des uns pour amoindrir celui des autres ; à attiser leur inquiétude par quelques phrases énigmatiques ; ou à les rabrouer sans le moindre motif. (…)
Un autre enfin de ses plaisirs est de défendre mordicus un avis le lundi, et le mardi un avis tout contraire, sans autre motif que de déstabiliser ceux qui ont adhéré à sa première opinion. Façon de prouver que c’est lui, et lui seul, qui dicte le sens (dicter du latin dictare dont est issu dictatura). Lui seul qui décide des choses. Lui seul qui est craint et obéi. Et lui seul, donc, qui détient le pouvoir.
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