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Citation de Flaubauski


Et puis, venues d'on ne sait où, les tendres voix des femmes. Carlo se remet debout, chancelant, et de nouveau braque ses jumelles. Mise au point, réglage, réglage, réglage, car il y a ces tanks, majestueuses bêtes abattues, car ils sont d'acier et de caoutchouc et d'obus, car l'homme est un miracle, mais tout cela ne laisse nulle place aux femmes ni au chant. C'est l'impossible pur, songe-t-il en repérant, sur le champ de bataille fumant, une floraison de robes blanches dont les jupons ondulent au vent. Elles dévalent la colline au mépris des lois de la gravité, au mépris des pierres coupantes et de la chair tendre des pieds, comme si un corps humain pouvait ainsi Se propulser à des angles si improbables avec une grâce si naturelle. II les voit sans pouvoir y croire. Il les entend sans pouvoir les assimiler. Le lieu où il se trouve, parmi le fer et les débris et les balles et le sang, n'autorise ni distosion ni faille. Ce ne sont pas des femmes, décrète-t-il, mais des visions. C'est un mirage, un simple miroitement sur ce sommet dominant la vallée bouillonnante. Ce qui est réel, ce sont les trilles lointains des avions. Ce qui est probable, c'est I'attaque qui s'abattra de ces machines volantes fuselées. Pourtant, les voix persistent.
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