Quand je suis née, le mot désignant ce que j’étais n’existait pas. Ils m’appelèrent donc nymphe, présumant que je serais comme ma mère, mes tantes et mes milliers de cousines. Moindres que ceux des déesses mineures, nos pouvoirs étaient si modestes qu’ils garantissaient à peine nos éternités. Nous parlions aux poissons et soignions les fleurs, cajolions nuages et vagues pour en extraire les gouttes d’eau et de sel. Ce terme de nymphe englobait notre futur en long et en large. Dans notre langue, il ne signifie pas uniquement déesse, mais aussi jeune mariée