AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Magali Jeannin-Corbin (80)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Le Feu - Carnets de guerre

Bien que pacifiste Henri Barbusse s’était engagé dans l’armée française au début de la première guerre mondiale. C’est de cette expérience sur le front, principalement dans le Nord de la France, qu’il a tiré « Le Feu », sous-titré journal d’une escouade.

« Le Feu » a d’abord été publié en feuilleton dans la presse, et chaque chapitre pourrait se lire indépendamment. Jusqu’au vingtième chapitre, on lit effectivement une sorte de journal où l’on retrouve une quinzaine de soldats avec leurs caractères et leurs petites histoires, dans la vie quotidienne des tranchées. Des histoires de boue qui colle aux bottes, de saleté, de bouffe, d’ennui, de manque de bois, d’inactivité et même d’amour. Si la mort rôde partout et que certaines descriptions sont terribles (celle du village de Souchez après sa destruction, par exemple), dans les dix-neuf premiers chapitres la guerre semble lointaine, même les bombardements sont décrits bizarrement, avec esthétisme, comme un feu d’artifice. Le but premier de Barbusse était probablement de rendre hommage à ses camarades, qui sont tous présentés comme des « bons gars », malgré leur côté mal dégrossi. C’est surtout la solidarité de cette escouade qui est mis en avant.

Il y a beaucoup de conversations dans ce roman qui a remporté le prix Goncourt en 1916 et le gros intérêt littéraire réside dans la manière dont l’auteur a restitué le parler populaire et cosmopolite des tranchées. On croise des Sénégalais et des Marocains, mais l’escouade en elle-même est composée de Français de tous les horizons et chaque accent, chaque particularité de langage est restituée avec fidélité. On entend l’accent des ch’tis aussi bien que celui du midi. L’auteur, pour qualifier cette langue unique, la décrit comme « fait d'un mélange d'argots d'atelier et de caserne, et de patois, assaisonnée de quelques néologismes ». Pour donner un exemple, voici comment l’un de ces poilus raconte le vol de bottes qu’il a commis sur un cadavre Allemand : « Mon vieux, le frère Miroton, il était là, le derrière dans un trou, plié ; i'zyeutait l'ciel, les jambes en l'air. I'm'présentait ses pompes d'un air de dire qu'elles valaient l'coup. « Ça colloche », que j'm'ai dit. Mais tu parles d'un business pour lui reprendre ses ribouis : j'ai travaillé dessus, à tirer, à tourner, à secouer, pendant une demi-heure, j'attige pas : avec ses pattes toutes raides, il ne m'aidait pas, le client. Puis, finalement, à force d'être tirées, les jambes du macchab se sont décollées aux genoux, son froc s'est déchiré, et le tout est venu, v'lan ! J'm'ai vu, tout d'un coup, avec une botte pleine dans chaque grappin. Il a fallu vider les jambes et les pieds de d'dans. » Epique ! Les admirateurs de Céline apprécieront.

Le chapitre vingt, le plus long, le chapitre éponyme, est le seul qui relate un assaut. C’est l’acmé du roman et il est assez terrifiant à lire. Comme les trois qui suivent, où tout n’est plus que massacre et désolation. Le dernier, le chapitre vingt-quatre, est à part, plus théorique, fait de réflexions sur la guerre, pro-communiste, intéressant mais plein d’idéologie et de contradictions. Toutefois, on comprend pourquoi Barbusse s’est engagé ; non pas pour faire la guerre aux Allemands, mais pour faire la guerre au militarisme, la guerre à la guerre, en quelque sorte : « – Faut tuer la guerre, faut tuer la guerre, dans le ventre de l'Allemagne ! » Hélas, il fait l’erreur de tous les idéologues, celle de croire que son idée maîtresse, l’Egalité, n’en est pas une : « La liberté et la fraternité sont des mots, tandis que l'égalité est une chose ».
Commenter  J’apprécie          30
Le Feu - Carnets de guerre

Roman de guerre autobiographique de Henri Barbusse, engagé volontaire en 1914. Durant les vingt-deux mois qu'il passe en première ligne, le narrateur fait part, à travers son récit, de la peur et de l'horreur vécues au quotidien et décrit la vie des soldats dans les tranchées : les habitudes, la sape, le Feu...
Commenter  J’apprécie          30
Le Feu - Carnets de guerre

Le feu à pour cadre un groupe de soldats français prit dans la tourmente de la première guerre mondiale. On y trouve de la camaraderie, des relations avec les supérieurs, du dégoût pour les planqués de l'arrière et pour les généraux qui envoie tant de monde à la boucherie. Barbusse dénonce la guerre et le militarisme. Il serat récompensé par le prix goncourt.
Commenter  J’apprécie          30
Le Feu - Carnets de guerre

"Le Feu" d'Henri Barbusse faisait partie de ma liste de livres antimilitaristes où il était accompagné de "A l'ouest rien de nouveau" et de "Johnny s'en va-t-en guerre", eux déjà lus.

La lecture de cet ouvrage s'est rapidement révélée pénible car constituée principalement de descriptions, de plus la transcription de différents dialectes rend également cette lecture laborieuse.

Ce livre est tout de même un témoignage complet et donne une vision globale de la vie des soldats durant cette période car nous accompagnons les personnages de ce récit en première ligne, en permission, à l'arrière-front, en cantonnement...



Cette oeuvre se situe selon moi entre roman et reportage journalistique et vaut tout de même le coup d'oeil surtout en ce qui concerne ses dix dernières pages.
Commenter  J’apprécie          20
Le Feu - Carnets de guerre

Ce roman mérite largement son prix Goncourt en 1916.



Il relate l'expérience de soldat de l'auteur pendant la Première Guerre Mondiale. En plus d'un récit autobiographique touchant, l'auteur nous plonge dans l'ambiance de cette guerre en ne nous épargnant aucun détail: le parler des Poilus, la vie sur le front, les combats, les odeurs, les mutilés, les morts, le désespoir...



En bref, une virée poignante et réaliste dans les tranchées de la Grande Guerre.
Commenter  J’apprécie          20
Le Feu - Carnets de guerre

Je ne vais pas noter ce livre n’ayant pas réussi à le terminer. Les dialogues sont trop complexes (patois partout), pas de fil conducteur, aucun ressenti, bref j’ai préféré arrêter.
Commenter  J’apprécie          20
Le Feu - Carnets de guerre

Suite à sa participation pendant 2 ans au conflit de la première guerre mondiale, l'auteur écrit ce panégyrique anti- guerre. A travers le vécu d'une escouade, l'auteur dénonce la guerre et l'imbécilité humaine. Chaque chapitre décrit un pan de la vie de ses poilus, des problèmes de ravitaillements aux bombardements et combats meurtriers. Et un final pamphlétique sur le pouvoir politique, le besoin d'égalité et de justice des peuples. Un livre d'actualité.
Commenter  J’apprécie          20
Le Feu - Carnets de guerre

Un récit en première ligne, les pieds dans la boue, au corps à corps avec la misère et la peur - mais aussi, envers et contre tout, avec le courage et la grandeur de l'être humain.

Ce "Journal d'une escouade" parut dans la presse dès l'été 1916, au grand dam de certains à l'arrière, mais avec un tel enthousiasme de la part des poilus - du fait de on authenticité -que même le prix Goncourt ne put lui être refusé.

Ou comment un engagé de 14 est devenu pacifiste...

Avec des perles d'humour au moment où l'on s'y attend le moins!
Commenter  J’apprécie          20
Le Feu - Carnets de guerre

Ce livre est difficile à lire, le langage est difficile à comprendre puisque le vocabulaire utilisé est celui des soldats au cœur des tranchées. Il y a beaucoup de dialogues, mais aussi de longs passages descriptifs. Les personnages ne sont pas nombreux, le narrateur est accompagné du début jusqu'à la fin par les mêmes camarades de guerre. Le début est un peu long à démarrer, l'auteur raconte tous les détails, c'est-à-dire la gare, le train qui les emmène sur les champs de batailles, le voyage, les poilus...
Commenter  J’apprécie          20
Le Feu - Carnets de guerre

Du fait que c'est un livre écrit pendant la guerre 1914-1918, il est dénonciateur de la vie et des horreurs dans les tranchées tout en restant un peu poétique. L'horreur est très présente et la mort aussi. Les hommes attendent beaucoup, ont faim, soif, il y a en eux une habitude sans qu'ils s'en rendent compte. Ils font toujours les mêmes choses. On est un peu attaché aux personnages : le narrateur à un regard omniscient sur les "camarades". On sent qu'il est affecté par ce qu'il ressent : quand ses camarades meurt. IL y a beaucoup de descriptions, je trouve cela un peu ennuyeux à force, mais ce livre témoigne très bien la vie des poilus.
Commenter  J’apprécie          21
Le Feu - Carnets de guerre

Auteur tiraillé entre des univers et terminologies antagonistes. Du sous-Céline.
Commenter  J’apprécie          21
Le Feu - Carnets de guerre

Pour ce qui est du résumé - voir page du site , on ne saurait faire plus complet, je dirais même qu'il dénaturera un peu votre lecture donc attention . Pour ce qui est de l'auteur - Henry Barbusse -1873-1935.- je ne dirais pas grand chose sauf que peu de lecteurs savent que celui-ci était déjà un écrivain avec "Les pleureuses" et "l'Enfer". avant de s'engager volontairement en 1914 (il avait alors 41 ans et souffrait de problèmes pulmonaires), en première ligne pendant vingt-deux mois dans les tranchées de décembre 1914 à 1916. Puis le premier semestre de 1916, il le passe à l'hôpital sur blessure et c'est là qu'il écrit l'ébauche de son roman qui deviendra le Goncourt 1916.

"Le Feu" n'est cependant pas personnellement le roman "vrai" sur la GG qui m'ait le plus touché et pourtant le côté "intimiste" est très fort.

"


Lien : https://www.babelio.com/ajou..
Commenter  J’apprécie          10
Le Feu - Carnets de guerre

Plus qu’un simple témoignage, plus qu’un carnet guerre, plus qu’un écrit historique.



Henri Barbusse hisse au rang de littérature le jargon des poilus parce que tous leurs dialogues sont simples, justes, pures et épurés. Le feu saisit avec justesse les atrocités et l’absurdité de la guerre : combien de morts pour la paix ? pourquoi la guerre ? Pour qui ? Contre qui ? Contre des soldats allemands qui vivent dans les mêmes tranchées, emportés dans les mêmes torrents de boue. Cette boue efface la couleur des uniformes et comment alors reconnaître l’ami de l’ennemi ?



Ces pistes de réflexion sur la guerre menée par l’écrivain sont poignantes et tous les dialogues des personnages sont beaux.



Ce livre est une véritable prouesse, il dépasse le réel de la première guerre mondiale, Henri Barbusse transcende son propre carnet d’escouade pour nous amener à lire une poésie des tranchées.
Commenter  J’apprécie          10
Le Feu - Carnets de guerre

Langue d'une incroyable modernité ! Assurément, un des très grands romans sur la Grande Guerre. L'intimité d'une tranchée. Ses errements. Passionnant. Barbusse dépeint toutes nos failles. Tous nos courages, aussi. Un beau message humaniste d'un homme qui a vécu la guerre.
Commenter  J’apprécie          10
Le Feu - Carnets de guerre

Commenter  J’apprécie          10
Le Feu - Carnets de guerre





Commenter  J’apprécie          10
Le Feu - Carnets de guerre

La guerre de 14-18, vue par un poilu. Texte autobiographique.
Commenter  J’apprécie          10
Le Feu - Carnets de guerre

Témoignage poignant et intemporel de l’enfer de la guerre.

La volonté de Barbusse de retranscrire le plus fidèlement possible les dialogues des Poilus (avec notamment l’emploi différents patois) rend la lecture un peu complexe au début mais on est rapidement pris dans le tourbillon du quotidien des soldats.

Commenter  J’apprécie          00
Le Feu - Carnets de guerre

Témoignage dans les tranchées de la guerre de 14-18. Plaidoyer pour un monde sans guerre. Raconté via la vie d’une section qui est décimée de pages en pages. C'est un livre de guerre qui restitue les conversations entre les poilus, de tous les coins de France, à travers les différentes phases de la présence au front et des rares permissions.
Commenter  J’apprécie          00
Le Feu - Carnets de guerre

De tous les livres sur la première guerre mondiale, "le feu" est celui que j'aime le moins et paradoxalement c'est peut-être le mieux écrit. Mais peut-être est-ce ses qualités littéraires qui le rendent peu émouvant. Le livre est trop disparate: c'est une suite d'épisodes qui dénature un peu le propos. Ce qui est le plus gênant est cet aspect journalistique qui fait que l'on oscille entre témoignage in situ et une forme de détachement qui nuit à l'ouvrage. Je préfère 100 fois Dorgelès, Remarque ou même Jünger sur ce même thème. le sommet des livres de guerre restant pour moi "le sergent dans la neige" de rigoni stern, mais l'on ne parle pas de la même guerre! Cela reste néanmoins indéniablement un bon livre
Commenter  J’apprécie          00




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Magali Jeannin-Corbin (1572)Voir plus

Quiz Voir plus

La pluie comme on l'aime

Quel auteur attend "La pluie avant qu'elle tombe"?

Olivier Norek
Jonathan Coe

10 questions
205 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur

{* *}