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Critiques de Mahieddine Khelifa (2)
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Le manuscrit

Un essai historique ? Un roman avec ses rebondissements et ses révélations ? Une étude sociologique ? Une recherche historique ? Un peu de tout. A partir de très vieux documents, («des parchemins écrits en hébreu et un manuscrit dont une grande partie était rédigée en arabe, et le reste en français») découverts par hasard dans une maison qu'il occupe lors de l'absence de l'ami propriétaire (au nom «bien de chez nous») sur les hauteurs d'Alger, l'auteur remonte loin, très loin dans le temps, pour nous raconter l'histoire d'une famille juive «camouflée» en terre d'Islam. Il démarre son récit au XIIè siècle dans la cité de Segelmassa (oasis du Tafilalet, dans le Sud marocain, cité aujourd'hui disparue) où vivait une importante communauté juive partiquant le commerce avec les royaumes de Ghana et de Tombouctou. Là, les deux communautés berbères, musulmane et juive, étaient étroitement liées, mêlées entre elles, et vivant dans une parfaite symbiose.



L'histoire défile : les voyages, les conflits tribaux, les crises cycliques pour la plupart ne s'expliquant pas par la haine de l'autre... Le règne des Almoravides, puis la déferlante intolérante Almohade... les conversions sincères ou forcées à l'Islam, obligeant une partie de la population berbère à se fondre, «tels des caméléons dans le maquis broussailleux et épineux des tribus sédentaires et nomades, réparties à travers les vastes étendues du nord de l'Afrique»... Le statut de «dhimmi» et sa violation soit par le maître du moment (selon qu'il soit juste et clément ou tyrannique et cruel), soit par la populace («Il suffisait d'avoir affaire à un individu malveillant et sans crupule, en l'absence de témoins, pour se retrouver, à l'occasion d'une banale dispute, accusé d'avoir blasphémé contre l'Islam et son prophète»)... Le venue de milliers de Juifs d'Espagne, revenant dans un pays que leurs ancêtres avaient quitté quelques siècles auparavant... la vie à Tlemcen... Alger au temps des Deys, avec des Turcs tenant la ville d'une main de fer et avec une famille qui pratique la religion («mosaïque») secrètement... ensuite, l'invasion coloniale avec la répression et les spoliations multiples... enfin l'Indépendance du pays. Avec ce choix douloureux : «Fallait-il rester sur la terre des ancêtres ou alors imiter la majeure partie des pieds noirs, dont certains n'avaient jamais foulé la terre de France ?». La famille s'est alors scindée en deux...!



La suite et fin n'est pas connue, «les pages suivantes d'un manuscrit commencé il y a de cela plusieurs siècles, ayant été déchirées...»



Il me semble que le chapitre consacré en fin d'ouvrage à «L'alaya», s'il se base sur des faits réels liés à la colonisation sioniste sauvage de la Palestine, a quasi-totalement fait oublier la grande tolérance des chapitres précédents : des villages détruits et rasés, des tribus expulsées (accompagnés souvent de massacres des populations) dans le secret le mieux gardé de la vie politique israélienne et la complicité des grandes puissances occidentales. Entre 1948 et 1950, sur les 475 villages existants, il n'en restait plus que 90. Il aurait pu faire l'objet d'un ouvrage à part pour ne pas laisser planer de doutes sur l'intention de l'auteur.

Avis : Acheté par curiosité, lu par nécessité, présenté par honnêteté. A vous de voir
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Le manuscrit

Un essai historique ? Un roman avec ses rebon

dissements et ses révélations ? Une

étude sociologique ? Une recherche historique ? Un

peu de tout. A partir de très vieux documents, («desparchemins écrits en hébreu et un manuscrit dont

une grande partie était rédigée en arabe, et le reste

en français») découverts par hasard dans une maison

qu’il occupe lors de l’absence de l’ami propriétaire

(au nom «bien de chez nous») sur les hauteurs

d’Alger, l’auteur remonte loin, très loin dans le

temps, pour nous raconter l’histoire d’une famille

juive «camouflée» en terre d’Islam. Il démarre son

récit au XIIè siècle dans la cité de Segelmassa (oasis

du Tafilalet, dans le Sud marocain, cité

aujourd’hui disparue) où vivait une importante

communauté juive partiquant le commerce avec

les royaumes de Ghana et de Tombouctou. Là, les

deux communautés berbères, musulmane et juive,

étaient étroitement liées, mêlées entre elles, et vivant

dans une parfaite symbiose.

L’histoire défile : les voyages, les conflits tribaux,

les crises cycliques pour la plupart ne s’expliquant

pas par la haine de l’autre... Le règne des Almoravides,

puis la déferlante intolérante Almohade... les

conversions sincères ou forcées à l’Islam, obligeant

une partie de la population berbère à se fondre,

«tels des caméléons dans le maquis broussailleux

et épineux des tribus sédentaires et nomades, réparties

à travers les vastes étendues du nord de

l’Afrique»... Le statut de «dhimmi» et sa violation

soit par le maître du moment (selon qu’il soit juste

et clément ou tyrannique et cruel), soit par la populace

(«Il suffisait d’avoir affaire à un individu

malveillant et sans crupule, en l’absence de témoins,

pour se retrouver, à l’occasion d’une banale

dispute, accusé d’avoir blasphémé contre l’Islam d’Espagne, revenant dans un pays que leurs ancêtres

avaient quitté quelques siècles auparavant... la

vie à Tlemcen... Alger au temps des Deys, avec des

Turcs tenant la ville d’une main de fer et avec une

famille qui pratique la religion («mosaïque») secrètement...

ensuite, l’invasion coloniale avec la

répression et les spoliations multiples... enfin l’Indépendance

du pays. Avec ce choix douloureux :

«Fallait-il rester sur la terre des ancêtres ou alors

imiter la majeure partie des pieds noirs, dont certains

n’avaient jamais foulé la terre de France ?».

La famille s’est alors scindée en deux...!

La suite et fin n’est pas connue, «les pages suivantes

d’un manuscrit commencé il y a de cela plusieurs

siècles, ayant été déchirées...»

Il me semble que le chapitre consacré en fin

d’ouvrage à «L’alaya», s’il se base sur des faits réels

liés à la colonisation sioniste sauvage de la Palestine,

a quasi-totalement fait oublier la grande tolérance

des chapitres précédents : des villages détruits

et rasés, des tribus expulsées (accompagnés

souvent de massacres des populations) dans le secret

le mieux gardé de la vie politique israélienne

et la complicité des grandes puissances occidentales.

Entre 1948 et 1950, sur les 475 villages existants,

il n’en restait plus que 90. Il aurait pu faire l’objet

d’un ouvrage à part pour ne pas laisser planer de

doutes sur l’intention de l’auteur.

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