– Je t’aperçois et j’échappe au trépas.
– Je t’aperçois et j’échappe au trépas. Ton corps est un hâvre.
Chargé de dix lys blancs, dix doigts, le ciel s’en va vers son
bleu égaré.
Et je tiens cet éclat marbré, je tiens le parfum du lait caché
Dans deux prunes sur l’albâtre et j’adore celui qui décerne à
la terre ferme et à la mer
Un refuge sur la rive du sel et du miel premiers. Je boirai le suc
de caroube de ta nuit
Et je m’endormirai
Sur un blé qui brise le champ, brise jusqu’au cri qui se rouille.
Je te vois et j’échappe au trépas. Ton corps est un hâvre.
Comment la terre m’exile-t-elle dans la terre ?
Comment s’endort le songe ?
S’envolent les colombes.
Se posent les colombes.
…
/Traduit de l’arabe par Elias Sanbar