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Citations de Malik Zidi (8)


Des fois aussi quand je tombe amoureux et que la fille me regarde, j'ai le ventre tout tordu. L'amour me fait mal au ventre avant d'avoir pu embrasser l'espoir.
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Souvent en classe, quand il faut faire silence et rendre sa copie, crac, ou au centre commercial dans les rayons des choses inaccessibles, crac, ou à la table de famille qui mange dans son bruit, crac. Des fois dans le bus, devant les autres élèves, je fais semblant de lacer mes chaussures à scratchs. Personne ne s’en aperçoit. Ils voient pas que je décède devant eux, que je me plie sous mes habits. Que j’ai envie de crever vite. Je ressemble à un vrai enfant pourtant qui fait gentiment ses lacets. Mais rien n’est vrai dans ces moments-là. Je suis pas un vrai enfant.
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Ces gens aux voitures métalisées, ils empruntent toujours l'escalator jamais l'escalier . Ils se pavanent. Sont ivres de la montée ces gens.Ils se prennent pour des pachas pour dépliants mécaniques.Ils adorent les scalators. Quand y'en a pas, ils ralent ils vocifèrent ils disent qu'ils ne passeront jamais plus par là.
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J’oublie tout. Même d’être là. Je laisse mon corps de côté. Je cherche alors quelque chose pour me rassurer. Les motifs du tapis brodé ! Je deviens une forme ! Une forme géométrique, cassée tribale. On termine l’exposé dans les pleurs, la morve se déverse à grands flots, un torrent de chagrin, je pleure tout.
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Un homme très cultivé très discret pas comme papa avec ses copains pieds-noirs bruyants. C’est une école pour riches, des gens aisés de famille, une école pour excellents élèves. Tu en es très très loin !!! Bref je préfère pas y penser, tu nous tues. Tu me tues, Mehdi. Tu me tues j’en peux plus c’est plus possible. C’est certain, tu n’iras jamais, jamais là-bas ! Ils vont t’envoyer sur une voie de garage, ou le bac G, la honte ! Ça mène à rien un bac G, tu feras un travail manuel, comme ton grand-père qui a souffert toute sa vie, qui parlait à personne sauf à ses poules et sa chèvre qui donnait plus de lait. Il va mourir un jour, il aura toujours été humilié toute sa vie ton grand-père, c’est ça que tu veux devenir ? Comme le fils de Maria, Manu, les mains dans le cambouis Manu, la honte, j’en peux plus, ça me tue... Un Manu aux mains noires, toujours sales, des mains de la honte, j’en peux plus des mains noires, mais d’un noir je peux pas te dire...
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Ça fait propre aux pieds les chaussettes, en tout cas. On joue mieux on court plus vite on frappe plus fort, les devoirs on les fait facile le dimanche matin en croquant un petit pain au chocolat au miel d’amandes douces que sa maman apporte dans un baiser sur le front.
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Je regarde les filles de mon âge, je voudrais embrasser l’une d’elles, mais elles sont loin là-bas, à d’autres tables, à d’autres familles. Francine, elle, elle est là devant moi, elle ne se doute pas que j’ai des dents, des mains. Elle me sourit, me caresse les cheveux ; en enfant innocent, je joue l’adorable. Je pourrais la tripoter, lui mordre les seins, mordre son visage, lui faire l’amour dans ses poses chevalines, devant les canards voyeurs. On sera une belle photographie, troublant la surface de l’eau de nos nudités enlacées.
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Elle pose nue pour son mari tous les jeudis soir à partir de 19 heures. Il aime la voir nue en photo, après ça fait comme s’il l’avait dans sa poche aussi. Il développe chaque photo dans sa propre chambre noire à lumière rouge sexuelle. La chance. Il doit en voir de toutes les couleurs avec sa femme. Des poses pas possibles à reproduire, des façons d’être nue sur négatif. La chance qu’il a. Un soir, j’ai pu apercevoir une des photos, posée là, volontairement en évidence, par son mari. Quel corps ! J’en ai des frissons. Courbe, appétissant, fou. Le mari Jean-Bernard a pour habitude d’abandonner des clichés aux endroits de passage. J’aimerais la toucher, la lécher. Comme un grand, comme Waterman et sa grosse plume. Elle me dira des mots jamais


 
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