D’abord désireux de ne pas se laisser distraire par le troublant parfum de la demoiselle, il se sentit bientôt happé par ce qui se passait sur la toile.
Elle montrait un corps de femme jeté au sol, une lame banche enfoncée dans le cœur. Une mèche masquait la figure, excepté la bouche, grande ouverte dans un cri. Un long, et interminable, et abominable cri.
L’artiste l’avait exécutée au couteau, à la fois avec rugosité et délicatesse, âpreté et beauté. Il y avait du monstrueux, là-dedans, du délire et de la rage, de la maladie, de l’ivresse, de l’adoration aussi.
Antonin avança de deux pas vers la toile. Ce qu’il vit le frappa de stupeur, le laissa médusé.