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Citation de undearwater_


On évoque souvent le cas des mères adolescentes mais nous n’évoquons jamais celui des pères. Encore moins des pères qui n’ont pas choisi d’être père parce qu’ils sont encore des enfants dans leur tête. C’est ce sujet original et émouvant que Malorie Blackman a choisi d’aborder dans Boys Don’t Cry.

Dante a toute sa vie devant lui. Beau, charmeur et plutôt doué à l’école, il s’apprête à passer les concours pour intégrer une brillante université. C’est sans compter sur le retour soudain de Mélanie, son ancienne petite-amie. Et quelle surprise pour Dante de constater qu’elle a gâché sa jeunesse en ayant un bébé ! Un bébé c’est pour les adultes, c’est pas pour les gens de leur âge, du moins, c’est ce que pense Dante. Mais son monde tout entier s’écroule par quelques mots : « C’est ta fille, Emma. » puis par l’abandon de ce nourrisson devant sa porte d’entrée. Dante ne veut. Il ne peut pas être père, pas lui. Sauf qu’il ne veut pas mais qu’au fond, Dante n’a pas le choix : Emma est là et il faut s’en occuper.

Frais et original, Boys Don’t Cry nous plonge, comme vous l’aurez compris, dans le quotidien d’un ado qui apprend à devenir adulte et surtout, père. C’est la naissance d’une relation entre un père et sa fille, aussi chaotique et bouleversante soit-elle. Nous suivons Dante dans ce travail d’affectation de son rôle paternel et d’affection pour, à notre tour, nous éprendre de ce duo détonnant. Au départ peu enjouée par la couverture que je trouvais ringarde et enfantine, je me suis dis qu’on ne jugeait pas un livre sur son apparence mais à son contenu. J’ai dévoré la quatrième de couverture presque en rigolant tant je trouvais la situation amusante. Ce livre a été, au final, un véritable coup de cœur. Je me suis énormément attaché au trio masculin de ce roman et à leur relation avec Emma. C’est un roman frais et débordant d’optimisme avec quelques passages douloureux sur la difficulté à assumer, à briser ses habitudes et comprendre que désormais parent, tout nos actes ont désormais une conséquence sur nos enfants. J’ai été également séduite par la force des liens qui unissent Dante, son frère Adam et leur père. Ils sont tout les trois unis, soudés, malgré leurs différences et ce quotidien chamboulé. Une force très émouvante qui montre à quel point, parfois, notre famille peut nous soutenir. Il y a également toute cette réflexion qui est amenée par l’auteur sur la parentalité des adolescents. C’est un thème que nous voyons souvent, dans les livres, les fictions ou à la télévision. Que nous côtoyons parfois, aussi. Que ferions-nous, à la place de Dante ? Ce livre amène à réfléchir sur l’€acceptation de ses sentiments envers un enfant non-désiré. Des mots et des pensées parfois très dures qui, m’ont d’abord choqué avant de me faire réfléchir et de me dire que oui, on ne naît pas parents, on le devient. Oui, on peut faire un déni, éprouver une répulsion envers son propre enfant. Que tout cela, c’est bien possible. C’est toute cette philosophie amenée par des mots très simples mais percutants qui m’a séduite dans ce livre, découvert au mois de décembre au détour du rayon « jeunesse », mon préféré, d’une grande librairie d’occasions à Paris (Gibert Joseph, pour les citer).

Ne vous arrêtez pas à la couverture comme j’ai failli le faire et tomber sous le charme d’un père et de sa fille, comme je suis tombé sous le leur. Je conseille ce roman à partir de 14 ans.
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