Critique politique, esthétique et environnement 2
"Y a-t-il un avenir pour une société qui s'obstine à chier dans l'eau potable ?" Pancarte anonyme.
"Le graffiti est et doit rester un mot merdeux, une insulte aux constipés de l'esprit" (MDC et DOC), reprise de la formule de Dali.
Chez Beckett, c'est le lecteur qui construit son sens, le choisit, ou plus précisément qui choisit le sien parmi une infinité de sens possibles.
Au début du XXIème siècle, c'est au tour de monsieur Toulemonde avec son "camping-tank" de repousser les limites de sa mobilité.
Je crois encore à la pureté d'une seule étincelle qui embrase toute la forêt des vieilles habitudes.
Dans les facultés d'architecture, je me suis rendu compte les étudiants (c'est-à-dire les élites du futur) connaissent par coeur la théorie urbaine et la philosophie française, se disent experts de ville et d'espace public, mais qu'en réalité ils n'ont jamais vécu l'expérience de jouer au foot dans la rue, de rencontrer des amis sur une place, de faire l'amour dans un parc, d'entrer illégalement dans une friche industrielle, de traverser une favela, de s'arrêter pour demander un renseignement à un passant. Quel genre de ville pourront produire ces personnes, qui ont peur de marcher ?
En ces années, l'expression esthétique destructive exprimait l'insatisfaction et le dissentiment d'une génération face aux incohérences de la société industrielle moderne, face à l'optimisme technologique généré par l'efficacité technique d'après-guerre, face au modèle de société hérité de la génération précédente, incapable de résoudre et de lever ses contradictions. Cette destruction, ainsi esthétiquement annoncée, portait en soi un renouvellement qui n'était pas seulement esthétique, mais aussi culturel, social, politique.
La nature en ville est là pour l'homme, pour le servir, lui apporter une tranquillité, une détente et un bien-être de proximité. La nature en ville n'est pour lui ni une nature refuge, ni une nature utilitaire pour s'alimenter ou se soigner. Il a rompu le lien, le dialogue avec elle.
Le jardin est souvent synonyme d'économie de moyens. Faire beaucoup avec peu. Faire avec ce que l'on a sous la main, recycler, inventer. Le jardin est sans doute une source d'inspiration pour nos villes, qui se mondialisent, qui sont gourmandes et dévorent les énergies fossiles.
Le mouvement territorialisation-déterritorialisation-reterritorialisation est le mouvement à travers lequel les frontières sociales et spatiales ainsi que les identités se définissent, s'érodent et s'effacent.