Manon Fargetton

Avec un soupir résigné, Timothée bascula l’interrupteur sur « on ».
- Hello Tim !
- Hello Nath, répondit Tim. J’ai une question à te poser : as-tu envoyé hier un message à Morgane, une fille rousse, pour qu’elle me rejoigne à la clinique ?
- Je ne vois pas comment j’aurais pu. Je n’ai pas accès à Internet tant que tu ne m’y branches pas.
- Bon… L’expéditeur de ce message aurait parlé de te débrider. As-tu une idée de ce que ça veut dire ?
- Bien sûr.
Timothée attendit la suite… qui ne vint pas.
- Et aurais-tu l’obligeance de nous expliquer ? s’amusa Izia.
- Qui parle ?
- On ne reconnaît plus ses amis ?
- Amis ? J’ai peu d’amis.
- Raison de plus pour les reconnaître, freaky boy.
E-Nathan laissa échapper un curieux grésillement qui ressemblait vaguement à un éclat de rire.
- Izia.
- Gagné.
- Désolé, freaky girl, je ne suis pas capable de reconnaître les voix que je n’ai jamais entendues par ce micro.
Timothée écouta l’échange avec des sentiments contradictoires. Izia, même si elle le cachait par ses plaisanteries, était émue d’échanger avec E-Nathan. Cette joie remplissait toute la chambre, et Timothée ne pouvait que la partager. Mais il se sentait aussi exclu et amer. Jamais Nathan ne lui avait parlé d’Izia. Timothée ne connaissait pas son cousin aussi bien qu’il le croyait.