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4.06/5 (sur 4184 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Saint-Malo , le 25/09/1987
Biographie :

Manon Fargetton est une romancière française.

Elle a grandi à Saint-Malo. Son bac S en poche, elle passe deux ans à Nantes pour préparer un diplôme des métiers d’arts en régie de spectacle, puis débarque à Paris et poursuit ses études de théâtre à la fois à l’université et en conservatoire. Diplômée d'un master en études théâtrales, elle est aujourd’hui régisseuse lumière au théâtre et écrit ses livres en parallèle.

Elle a fait ses premiers pas littéraires avec "L'Autre", poème paru dans l'anthologie de SF "Premiers Contacts" (avril 2005). Elle s’attaque au roman en publiant en 2006 "Aussi libres qu’un rêve" chez Mango, qui remporte quatre prix littéraires.

Depuis, les personnages s'alignent dans sa tête en une véritable file d'attente, et elle fait de son mieux pour entendre leurs voix afin de leur offrir l'existence d'encre, de papier et de pixels qu'ils méritent.

Elle revient à l’écriture en 2012 avec "June" - "Le Souffle", premier volume d’une trilogie fantastique Jeunes Adultes. Avec "Le suivant sur la liste" (2014) et "La nuit des fugitifs" (2015), qui remporte seize prix, elle signe chez Rageot ses premiers thrillers en ré-explorant les lieux de son enfance.

Elle est aussi l'auteure de "Livre de toutes les réponses sauf une" (2015) et de la série "Les plieurs de temps" (2017-2018). Elle a aussi écrit en collaboration, avec l'auteur Jean-Christophe Tixier, le roman "Quand vient la vague" (2018).

Également à l'aise en fantasy, elle publie, chez Bragelonne, "L’Héritage des Rois-Passeurs" (2015) et "Les Illusions de Sav-Loar" (2016), deux romans indépendants se déroulant dans le même univers. Ces derniers remportent respectivement le prix Imaginales du meilleur roman francophone en 2016 et le prix Imaginales des lycéens en 2018.

page Facebook : https://www.facebook.com/ManonFargetton/
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Quelques questions à propos de Dix jours avant la fin du monde


21/06/2019

Deux lignes d’explosions ravagent la Terre. Nul n’en connaît l’origine mais, quand elles se rejoindront au large de notre côte atlantique, notre monde sera détruit. Sur les routes encombrées de fugitifs qui tentent en vain d’échapper au cataclysme, six hommes et femmes sont réunis par le destin. Ensemble, ils ont dix jours à vivre avant la fin du monde.

L’origine des deux lignes d’explosions qui balayent le monde à sa perte dans votre roman donne lieu à des hypothèses, mais n’est jamais explicitée. Est-ce une façon de montrer que l’enjeu du livre est ailleurs ?

Pour moi, ces lignes d`explosions et le compte à rebours qu`elles génèrent servent de révélateur. Elles sont un véritable enjeu pour les personnages, parce qu`elles les mettent en mouvement, provoquent leur rencontre, et qu`ils forment des hypothèses pour tenter de comprendre ce qu`il se passe. Mais j`ai en effet préféré maintenir le flou sur leur nature, créer des échos avec les problématiques de nos sociétés contemporaines sans pour autant trancher. Parce que ce qui m`intéressait, c`était de voir comment mes personnages, des gens comme vous et moi qui ne sont pas en position de sauver le monde, allaient réagir.

En littérature ou au cinéma, on a l’habitude de voir l’homme redevenir un loup pour l’homme à l’approche de l’apocalypse. Ce n’est pas le cas ici. Aviez-vous à cœur de prendre le contrepied ?

Disons qu`on est plutôt du côté lumineux de la force ! Et c`était un choix, oui. C`est une fin du monde intimiste, pas un film catastrophe hollywoodien – que j`adore regarder par ailleurs. Chaque personnage apporte ses problèmes, ses failles, et va être forcé de les regarder en face. Les explosions intimes répondent à celles qui grignotent la planète. Et, s`ils ne sont pas toujours tendres entre eux et se poussent les uns les autres dans leurs retranchements, mes personnages vont se serrer les coudes. J`avais envie – besoin – de cette bulle d`humanité dans un monde au bord de la rupture.

Dix jours avant la fin du monde met en scène un groupe de six personnages, avec chacun une trajectoire personnelle, sans mettre l’un plus en avant que l’autre. L’approche chorale était-elle importante pour vous.

C`est une forme d`écriture qui m`est naturelle, je tisse souvent mes récits de plusieurs points de vue. Les histoires chorales ont, je trouve, une dimension supplémentaire, une complexité qui nous rapproche du réel, et j`adore promener le regard de mon lecteur d`un personnage à l`autre comme si j`avais une caméra à l`épaule. Pour Dix jours avant la fin du monde, ne pas avoir de hiérarchie entre mes personnages s`est imposé. Je voulais déployer tout un éventail de réactions à la catastrophe annoncée. D`ailleurs, j`adore lire les retours de lecteurs qui disent avoir davantage accroché avec tel ou tel personnage. Ce ne sont jamais les mêmes. Parce que chaque lecteur est différent, qu`il lit avec son vécu, sa sensibilité, et reconstruit à sa manière propre le roman dans sa tête

Au fil du roman, on retrouve des pages du livre que le personnage de Gwen est en train d’écrire, et qui résonnent avec la catastrophe en cours. La littérature peut-elle sauver le monde ? Ou à défaut, un auteur ? Un lecteur ?

Bien sûr. Si je ne croyais pas que la littérature peut sauver le monde, je n`écrirais pas. De manière moins directe que le roman de Gwen, mais tout aussi puissante, elle le modifie, nous modifie. Je me souviendrai pour toujours des romans que j`ai lus enfant et adolescente, ces lectures presque secrètes, dans l`intimité de ma chambre, qui m`ont aidée à comprendre qui je voulais être. Ça influence toute une vie. Donc de fait, ça change le monde. Qui oserait dire, par exemple, que Harry Potter n`a pas changé le monde, quand cette série a aidé tant de jeunes lecteurs à se construire et a infusé profondément la pop culture de ces vingt dernières années (« Always... ») ?

On a déjà dû vous poser cette question cent fois, mais que feriez-vous si vous appreniez qu’il restait dix jours avant la fin du monde ? Et y a-t-il une ou des réponses particulièrement originales ou poétiques que vous avez entendues à cette question ?

Avant de lire le roman, des lecteurs me répondent souvent qu`ils feraient tous les trucs qu`ils n`ont jamais eu l`occasion ou le courage de tenter, comme s`ils voulaient absolument rayer les lignes de leur bucket list : sauter en parachute, essayer des drogues, déclarer sa flamme à la personne dont on rêve secrètement (n`attendez pas la fin du monde, sérieux), envoyer chier son patron (idem), nager avec des requins, conduire une moto... 

J`ai l`approche opposée. Si je n`ai pas fait tout ça avant d`apprendre que c`est la fin du monde, c`est que ça ne m`était pas nécessaire. Je pense que je passerai le plus de temps possible dans des lieux que j`aime à manger des plats que j`aime avec ceux que j`aime. Je les serrais fort dans mes bras. Je partagerais avec eux les chansons que je garde pour moi. Je relirais peut-être des passages de romans qui m`ont marquée – je ne crois pas que je prendrais le risque d`être déçue par un roman inconnu, même un que j`avais envie de lire depuis longtemps. Bref, je ferais des choses banales, d`une manière exceptionnelle, parce qu`en sachant que c`est la dernière fois. 

Une réponse originale que j`ai reçue à cette question ? Celle-ci, parce qu`elle est aussi sincère que concrète : « je crois d`abord que je ne ferais rien parce que j`aurais très très peur. »

Quelques questions à propos de vos lectures

Quel est le livre qui vous a donné envie d`écrire ?

D`écrire des romans : tous ceux des auteurs français qui ont nourri mon adolescence, Danielle Martinigol, Christian Grenier, Evelyne Brisou-Pellen, Michel Honaker (Le prince d`ébène... bonheur de lecture!)... Et peut-être Leur histoire, de Dominique Mainard, qui m`a suivi depuis dans chaque déménagement sans que je l`ouvre à nouveau. En parler me donne envie de le relire... Il est peut-être temps.

Quel est le livre que vous auriez rêvé d’écrire ?

Simple de Marie-Aude Murail.

Quelle est votre première grande découverte littéraire ?

Enfant : toute l`oeuvre de Claude Ponti.

Adolescente : Dune, évidemment. Et Jonathan Livingston le goéland, lu par mon père. On ne devrait jamais arrêter de lire à voix haute...

Jeune adulte : Loin d`eux de Laurent Mauvignier. Ou Antigone d`Henry Bauchau. Ou le théâtre de Sarah Kane... Raaaaah, je ne peux pas choisir !!!

Quel est le livre que vous avez relu le plus souvent ?

Hmmmm... ça doit se jouer au coude à coude entre La trilogie de l`empire de Raymond E. Feist  et Janny Wurts, et Déluge d`Henry Bauchau.

Quel est le livre que vous avez honte de ne pas avoir lu ?

Honte, je ne dirais pas ça. Mais il faudrait que je me penche davantage sur les classiques. J`ai l`intuition que j`adorerais Virginia Woolf, par exemple. Et Sidonie-Gabrielle Colette. Et George Sand. Ça viendra, je suis persuadée qu`on attrape le bon livre au bon moment, celui dont on a besoin. En matière de choix de lecture, il faut suivre son instinct.

Quelle est la perle méconnue que vous souhaiteriez faire découvrir à nos lecteurs?

Une de mes plus grosses claques de fantasy adulte de ces dernières années : lisez Calame, tome 1 : Les deux visages, de Paul Beorn. (D`ailleurs, Paul, ce tome 2, c`est pour quand ?!)

Quel est le classique de la littérature dont vous trouvez la réputation surfaite ?

Je vais me faire lyncher, mais j`ai du mal avec Le Petit Prince

Avez-vous une citation fétiche issue de la littérature ?

Non. C`est mal ?

Et en ce moment que lisez-vous ?

Je suis en pleine série de lecture des romans des copains !

J`ai dévoré les petits derniers de Flore Vesco, de Fanny Chartres, de Sylvie Allouche, et le nouveau roman d`Erik L`Homme qui sort fin août. Je suis plongée dans le deuxième tome de Elia, la passeuse d`âmes (Marie Vareille) après avoir enfin englouti le premier aussi vite qu`un paris-brest (la gâteau, pas le train). Et une fois terminé le tome 3, je pense enchaîner avec du Joanne Richoux ou du Vincent Villeminot... On verra au moment de piocher dans la pile !


Découvrez Dix jours avant la fin du monde de Manon Fargetton aux éditions Gallimard Jeunesse :



Entretien réalisé par Guillaume Teisseire.


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À l'occasion de la 39ème éditions du du salon du livre et de la presse jeunesse de Montreuil, Manon Fargetton vous présente son ouvrage "Le cycle des secrets. Vol. 1 : Les marches des géants" aux éditions Gallimard Jeunesse. Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2923339/manon-fargetton-le-cycle-des-secrets-vol-1-les-marches-des-geants Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube. Visitez le site : http://www.mollat.com/ Suivez la librairie mollat sur les réseaux sociaux : Instagram : https://instagram.com/librairie_mollat/ Facebook : https://www.facebook.com/Librairie.mollat?ref=ts Twitter : https://twitter.com/LibrairieMollat Linkedin : https://www.linkedin.com/in/votre-libraire-mollat/ Soundcloud: https://soundcloud.com/librairie-mollat Pinterest : https://www.pinterest.com/librairiemollat/ Vimeo : https://vimeo.com/mollat

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En comprenant que la plupart de ceux qui t'ont fait du mal sont victimes de la société dans laquelle ils évoluent. Ca n'excuse pas leurs actes. Ce que tu as vécu est horrible et jamais je ne te dirai de leur pardonner, ou je ne sais quelle autre connerie de ce genre qu'assènent les esprits bien-pensants qui n'ont aucune idée des images qui nous hantent. Mais les hommes qui m'ont lapidée étaient dans leur bon droit, selon les lois de ma terre, et des femmes ont participé à mon supplice. De même, tu étais esclave, ta volonté n'entrait pas en ligne de compte dans l'empire de Mélionor. Ce sont ces lois qu'il faut changer, Bleue. La plupart des hommes et des femmes évolueront avec elles. Quant aux autres, nous aurons les armes pour les mettre hors d'état de nuire.
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Et si un autre monde était réellement possible ? Que n'aurait-elle pas donné pour pouvoir faire ce qu'elle voulait de sa vie ! Ainsi, il y avait eu une autre société dans le passé, mais elle avait disparu... C'est donc qu'elle devait être mauvaise, non ? Ou en tout cas pas meilleure que la nôtre...
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- Je ne pensais pas qu’il était si évident de deviner que je vais mal. Tu ne me connais pas et tu l’as vu direct. Merci de m’en avoir fait prendre conscience.
Je hausse les épaules.
- Qu’est-ce que tu vas faire ? Tu habites loin ?
- Trois stations de métro. Je vais rentrer et… appeler ma mère, j’imagine.
- Vous êtes proches ?
- Non. Mais, c’est ma mère. C’est la seule personne au monde à qui je peux avouer la merde totale qu’est ma vie, qui me jugera, comme d’hab, et qui continuera de m’aimer malgré tout en m’aidant du mieux qu’elle peut.
Son aveu m’arrache un sourire doux-amer. Je donnerais tout ce que je possède pour pouvoir appeler ma mère.
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Ce qu'ils allaient à présent accomplir reposait sur des hypothèses mais, après tout, les hypothèses d'un dieu millénaire étaient sûrement plus dignes de confiance que la plus profonde certitude d'un mortel.
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Ils ne sont pas si différents de nous, ces cons de robots, remarqua amèrement Kléano. Ils exécutent sans broncher ce qu'on leur ordonne de faire !
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Ravenn soutint le regard de son père avec indifférence.
- Nos sujets te croient morte.
- Ils n'ont pas vu mon corps.
- Ils ont vu un corps. Ils n'accepteront jamais ton retour.
- Puisque vous en êtes si sûr, sourit Ravenn, vous n'avez rien à craindre. Mais après le règne des Rois-Passeurs et celui des Rois-Magiciens, le couronnement d'une Reine-Fantôme ne me semble pas si exotique.
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Il est des heures de l’Histoire dont tous se souviennent et dont les hommes parlent encore avec la même émotion bien des lunes plus tard, de ces heures que l’on évoque autour des feux de bois, à demi-mot, et qui restent partiellement incompréhensibles à ceux qui ne les ont pas vécues.
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C’est drôle, l’existence. Quand on est jeune, on croit qu’on ne tombera pas dans ses pièges, qu’on fera mieux que ses parents, mieux que tout le monde. On a tout prévu. On n’imagine pas que des galères peuvent nous tomber dessus — ça n’arrive qu’aux autres — et on attend de l’univers qu’il se plie à nos désirs. Jusqu’au jour où on comprend que les autres, ça peut aussi être nous. Et alors, tout change.
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Je suis ce que je vais devenir.
Je suis loin d'avoir compris qui je suis et j'espère que je ne le saurai jamais tout à fait.
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Je n’avais jamais remarqué qu’il y avait tant de clochards. Mais la nuit, comme ça, sans le brouillard que crée autour d’eux le flot des passants, on ne peut plus faire semblant de ne pas les voir.
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