On m'a enfermé dans un camp si loin que je ne reconnaissais plus les arbres ni les oiseaux. J'y suis resté deux longues années. C'est là-bas qu'un vide profond s'est fait dans ma vie. Je le nomme Kazerskwir, "le cratère". Il est là, encore aujourd'hui. Pendant mon sommeil, je retourne sans fin sur ses bords, hébété, immobile. C'est au camp que je suis devenu "le chien Brodeck".