La mère de Tess était obsédée par les apparences. Elle a mis sa fille au régimes dès l'âge de six ans. Lui a décoloré le duvet de la lèvre supérieure à neuf ans à peine. L'emmenait à des séance d'épilation définitive au laser à onze. L'habillait. Lui apprenait à se maquiller. À aspirer l'intérieur de ses joues pour les photos. Et ne manquait jamais d'émettre des commentaires, l'air de rien, sur son tour de taille. Je tenais tout ça du journal de Tess.
Comme si j'étais sa putain de poupée.
Pour elle, comme pour ma mère, le regard des autres était un fardeau.