Le simple fait d’invoquer Allah ne dispense pas le paysan de cultiver son champ !
Sa beauté, son regard, sa manière de baisser la tête, comme un printemps timide n’osant prendre l’essor auquel il a droit. Je suppose que c’est toute l’étrangeté de l’être humain, que de sentir, par l’entremise d’un simple regard, que notre âme, depuis longtemps, était l’égal d’un manchot, d’un cul-de-jatte et que, soudainement, l’on retrouve en cet autre, la main ou la jambe qui nous manquaient. Et sans que rien puisse l’expliquer, contre toute logique, l’on voudrait retrouver cette personne et lui déposer un je t’aime, au creux de l’incertitude.
Évidemment, beaucoup consultent encore le sorcier, et la majorité de ces envoûteurs sont des escrocs et des charlatans, ce qui est embêtant, car après s’être fait traiter pendant un mois, ils viennent nous voir. Et de l’éraflure initiale qui n’eut demandé que peu de soins, c’est un grotesque abcès qu’il nous faut alors ouvrir.
Au moins, la terre ne ment pas. Il n’y a que les rêves que l’on projette sur elle qui nous déçoivent.
La corruption est un mal qui gangrène ce pays depuis longtemps, quoique ce phénomène soit bien moins répandu que dans d’autres pays d’Afrique. Ici, au moins, vous serez tranquille, je ne passe la quête qu’à l’église !
On ne répare pas l’affront du sang. Les maîtres de l’Europe ont autrefois bouleversé l’Afrique. Ce que leurs descendants doivent désormais faire, c’est de participer et de soutenir le développement de ce continent !
— Je croyais pourtant que l’idolâtrie était proscrite, tant chez les chrétiens que les musulmans ?
— Évidemment, mais il faudrait des forceps d’une taille impressionnante pour extraire ces croyances millénaristes.
les hommes savent tromper, les femmes savent rester secrètes
Il suffit parfois d’une simple distraction, généralement celle de nos propres désirs, pour rater l’évidence. Or, l’expérience a un prix et la nôtre se bâtit sur l’aveulissement des corps et la dislocation des chairs. Mais en vérité, ce qui me pousse à me dérober demeure ma colère. Car il y a dans ce corps atrophié, toute l’impuissance de cette médecine que je représente, de cette science traitant plus qu’elle ne guérit.
Le Coran est incréé, éternel et inimitable, il serait impensable de le traduire tout en préservant avec fidélité ses nuances, son sens sacré.