Paradoxalement, à une époque où les femmes jeunes se faisaient débrider les yeux et s’exhibaient en minijupes, c’était auprès des kisaengs et autres prêtresses de l’amour qu’on trouvait le plus grand respect des usages.
Peut-être parce que leur premier rôle était de faire oublier aux hommes la précipitation sans cesse croissante du monde moderne. Les petites satisfactions sexuelles qu’elles leur apportaient, sans être totalement négligeables, venaient au second plan. Par leur cérémonial, leur conversation et leur art consommé de la musique, elles leur permettaient de se retremper au sein des vraies valeurs ancestrales.
L’ennui, c’est que tout le monde ne possédait pas l’imagination fertile de Jeremie Jackson. Certains refusaient de vivre avec leur temps et demeuraient bêtement attachés à la technique primaire et totalement dépassée de la balle dans la nuque.
Une goutte d’eau dans la mer. Mais c’était l’accumulation de petites gouttes d’eau comme celles-là qui finissait par saper l’autorité de dictateurs comme Park…
Les journaux étaient pleins de la double crise pétrolière et automobile. Les industriels ne cessaient de parler de récession et de mévente catastrophique. Ce n’était pas une évidence pour le malheureux piéton, pour qui le fait de s’engager sur la chaussée équivalait à un véritable suicide.