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Citation de Charybde2


avec les deux bols, un dans chaque main, il alla d’un air pressé vers l’oiseau dans la volière, et il s’assit au sol sur la vieille croûte de fiente séchée envahie d’herbes folles qui constituait le sol de la volière, et il posa les deux bols près de lui, puis il prit l’oiseau avec lui, contre son torse, et, avec une main, il prit et il bloqua la tête de l’oiseau en même temps qu’il lui ouvrait de force le bec, plaçant la pince de son index et de son pouce un peu avant l’endroit de la cire, aux commissures, et ce fut sans difficulté, eu égard au degré de faiblesse de l’oiseau, puis, avec l’autre main, il approcha de sa cuisse le bol contenant le jus carné, puis, après qu’il eut sorti un coin de son chainse des braies, et qu’il l’eut tordu, il le trempa dans le bol posé à côté de sa cuisse afin d’imbiber le coin de tissu du jus rosé, puis il porta le coin de tissu au bec de l’oiseau, et il épreignit le tissu avec la pince de ses doigts, faisant couler du jus dans le gosier de l’oiseau débile qui se défendit nullement, déglutissant par force à temps réguliers, puis il attendit longtemps, toujours avec l’oiseau dans ses bras, puis il reprit plusieurs fois du jus nutritif que, par la même méthode, il fit goutter dans le bec entr’ouvert de l’oiseau, puis il attendit encore longtemps avant de renouveler l’opération, et l’oiseau, après plusieurs fois, eut un mouvement de résistance et se dégagea de la prise tandis que le jus coulait et se répandait sur sa tête, et l’oiseau sursauta, et ébroua sa tête, et ces mouvements étaient preuve que l’oiseau avait regagné de la vigueur, ce que constatant, le garçon cessa de désaltérer l’oiseau, puis le garçon attendit un moment que l’oiseau se raccoisât, puis il prit l’aile blessée et l’étira par force, mais très doucement, avec l’aile déployée reposant sur son avant-bras, et il inspecta minutieusement la plaie que l’aile portait, et il constata que, si une plume manquait, ce n’était intégralement, et que la plume brisée était toujours vive, et restait fermement implantée dans le derme, et continuait de porter un moignon de barbes, et il trempa un autre coin de son chainse dans le bol d’eau salée, et, avec ce bout de tissu imbibé, il nettoya très délicatement la plaie sur l’aile de l’oiseau, et l’oiseau se mit aussitôt à réagir, tentant de rétracter son aile déployée, ce que le garçon lui laissa faire pendant qu’il trempait à nouveau le coin de son chainse dans l’eau salée, puis il développa à nouveau doucement, presque tendrement, l’aile blessée, puis il fit s’égoutter de la liqueur saline sur la plaie, puis il libéra définitivement l’oiseau éclamé qu’il laissa au sol, et, plusieurs fois dans la journée, il revint à la volière pour observer et surveiller l’oiseau, et, deux autres fois dans la journée, il nourrit l’oiseau tout en le désaltérant, puis il soigna une dernière fois l’oiseau, puis il laissa l’oiseau dans la volière pour la nuit, veillant à bien raccommoder les accrocs dans le filet de la volière désaffectée, non qu’il craignît que l’oiseau s’évadât, parce que l’oiseau était trop faible encore pour s’échapper, mais afin que des rats ne pussent s’y introduire et attaquer l’oiseau affaibli, et le dévorer, et, le lendemain, quand il revint à la volière, alors qu’il s’était éveillé à l’aurore et qu’il était sorti de la chambre en cachette de sa mère, il vit l’oiseau branché sur la grande perche traversière dans la volière, à la vue de quoi, il alla à la cuisine du château et y reprit le plat avec les dés de viande amollie, puis il retourna à la volière, et posa le plat sur le sol de la volière, puis il s’avança pour s’emparer de l’oiseau, ce qui fut une action plus difficile que la veille parce que l’oiseau revigoré se débattit davantage, et le garçon s’assit sur le sol avec l’oiseau contre lui, et il prit un dé de viande molle dans le plat, et il le porta à sa bouche, et il le mâcha bien consciencieusement, et il l’humecta de beaucoup de salive, puis, quand il eut obtenu comme une parfaite bouillie, il ouvrit le bec de l’oiseau en s’aidant de la pince de ses deux mains, avec laquelle il exerça une pression forte à la base du bec, un peu avant les commissures jaunes cireuses, ce qui fit cracher de colère et battre des ailes l’oiseau efforcé, et il porta sa bouche au bec de l’oiseau, comme s’il voulait délivrer un baiser à l’oiseau, et il donna une becquée à l’oiseau qui resta d’abord surpris et interloqué, puis l’oiseau déglutit la becquée tandis que le garçon l’aidait en massant son jabot, puis l’oiseau secoua un peu la tête, puis le garçon prit un nouveau dé de viande qu’il mastiqua, puis il redonna la becquée à l’oiseau qui, cette fois, l’avala spontanément, puis il produisit une nouvelle becquée qu’il offrit à l’oiseau, ainsi cinq fois en tout, puis le garçon laissa l’oiseau remonté et seul, et tranquille, puis, au soir, il appâta de nouveau l’oiseau et il nettoya à nouveau l’aile blessée avec de l’eau saline, puis, le lendemain, il donna beccade à l’oiseau avec les derniers dés amollis et les viscères qu’il avait réservées l’avant-veille, et l’oiseau les prit dans la main du garçon sans faire aucune difficulté, et les avala seul
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