Citations de Marc Lemaire (66)
Et c'est là que, paradoxalement, certains pays dits en voie de développement ont énormément à nous apprendre. Alors que les budgets des Coopérations techniques des pays occidentaux exportent notre modèle de vie occidental insoutenable depuis cinquante ans, nous aurions au contraire bien besoin de la sagesse des pays du Sud (et elle est gratuite), avant qu'elle ne disparaisse totalement, et nous avec.
Comment ne pas être frappé par l'engouement croissant des populations des pays occidentaux pour les activités qui impliquent de "faire" : bricolage, jardinage, cuisine, couture, loisirs créatifs, artisanat... ? Comme si les individus, désorientés face à un monde déboussolé, cherchaient dans ce "faire" une forme de consolidation de leur identité, mais aussi une réponse à leur quête de sens. Mieux vaut cela que la dérive de l'hyperconsommation qui ne crée, en fin de compte, qu'un vide existentiel.
Nous sortirons de cette crise en retrouvant le "Mythos " : en réenchantant notre rapport au monde, notre ontologie, en comprenant qu'il existe plusieurs niveaux de réalité (alors qu'on veut nous faire croire que seul le " Logos " est réel). Réenchanter, c'est redonner vie aux dimensions perdues de l'art, la littérature, la poésie, le sacré, le jeu, la contemplation, l'esthétique. C'est redonner leur place aux dimensions immatérielles, et cependant réelles, que le protocole scientifique et le capitalisme ont écartés. Pour y parvenir, c'est assez simple : créer des liens, des analogies, des relations, donner du sens au lien, retrouver notre imagination créatrice, contacter l'âme du monde (l'inconscient collectif, selon Jung). Et aussi autoriser la science à redevenir une discipline de contemplation du monde, alors qu'elle est actuellement dirigée de façon à accentuer notre domination sur notre environnement.
Alors qu'il était notre meilleur ami voici plusieurs milliers d'années dans un monde sauvage où l'on devait capter la moindre information pour ne pas se faire attaquer, manger le plus possible, car on ne savait pas de quoi demain serait fait, attirer de multiples partenaires sexuel(le)s pour perpétuer sa lignée, dominer sa tribu, etc., notre cerveau reptilien nous mène aujourd'hui à consommer toujours plus de nourriture, d'information et de luxe, tout en dominant les autres. Il est donc devenu le pire ennemi de la sobriété heureuse. Comme le résume merveilleusement Sébastien Bohler : l'homme a le cerveau d'un primate et la technologie d'un Dieu.
La philanthropie est l'inconscience de l'économie.
Les émotions sont le langage de l'âme.
Consommer autrement est la première action de désobéissance, à portée de toutes et tous.
Les enfants ne sont pas encore formatés à faire des activités (un job, des tâches, travail de bureau, etc.) déliées de leur énergie vitale. L'éducation les formatera pour en faire de bons petits employés dont certains passeront toute leur vie à faire un job vide de sens, littéralement mortel, emplis de ce sentiment de fatigue.
Notre cerveau reptilien nous même aujourd'hui à consommer toujours plus de nourriture, d'information et de luxe, tout en dominant les autres. Il est donc devenu le pire ennemi de la sobriété heureuse. Comme le résumé merveilleusement Sébastien Bohler : l'homme a le cerveau d'un primate et la technologie d'un Dieu.
Mais il est convenu de dire que le passage de l'Animisme vers le Polythéisme et ensuite le Monothéisme a conduit d'abord à une perte d'octroi d'âme à chaque élément de la nature, ensuite à une diminution de l'importance de chacun de ces éléments aux yeux des hommes et, enfin, au début de la séparation entre l'Homme et la Nature. celle-ci s'est progressivement vue désacralisée.
Ma compagne travaille à un projet de Maison de naissance et de mourance à Forest, dans le cadre d'un habitat groupé. L'objectif spirituel est de nous accoutumer à ces deux phase de la vie, intimement liée dans le cycle du vivant. Dans ce projet, on honore la mort, car sans elle, il n'y a pas de vie possible. La peur de la mort n'y a pas sa place.
Il serait bon de penser à nationaliser des parties ou même l'entièreté de secteurs pour lesquels nous devons regagner notre souveraineté : le secteur pharmaceutique, le médical, l'alimentation, l'énergie, etc. Pourquoi pas ? Le but étant d'en faire des "communs" pour lesquels, collectivement, nous décidons des choix stratégiques en R&D, de production, d'usage etc.
Ce ne serait pas le retour du communisme, mais une nouvelle forme d'économie du Vivant.
Nous avons besoin d'une révolution copernicienne qui mette la protection du Vivant au centre de tout projet commun, politique. Je propose donc une révision de la Constitution belge qui insiste sur une restriction des libertés individuelles, puisque nous sommes encore incapables de nous autolimiter nous-mêmes.
Le changement climatique et l'extinction de la biodiversité ne sont-ils pas peut-être les plus grands crimes à venir contre l'humanité ?
Dans le cas du changement climatique et de l'extinction de la biodiversité, la question suivante vient aux lèvres : la non-violence suffira-t-elle ? Historiquement, des combats (acquisition des droits sociaux, etc.) ont été gagnés par la violence, d'autres par la non-violence. Dans le cas présent, il y a urgence, car nous arrivons bientôt à un point de rupture d'équilibre du système planétaire. Combien de temps et d'actions de désobéissance civile non violentes faudra-t-il encore pour renverser le système ?
Il n'est pas question de faire table rase du passé, mais de rééquilibrer le pendule dans une conscience de l'impermanence de la vie.
les entreprises et l'économie ne seront pas une fin en soi, mais un moyen pour répondre aux besoins collectif d'un territoire.
il est grand temps qu'un monde rural réinventé devienne le nouveau moteur de la transition.
"Le cœur des hommes devient dur lorsqu'il s'éloigne de la nature."
Alors que l'ancienne société (celle dans laquelle nous vivons actuellement) nous incite à faire ou produire pour avoir, posséder et consommer plus (sans augmentation nette de bonheur, mais avec un impact colossal sur l'environnement), j'aspire à une nouvelle société basée sur l'action (ou le faire) dans le but d'être ou de devenir une meilleure personne, plus heureuse tout simplement.