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Citation de Nadael


Nadael
27 septembre 2014
« Ce soir-là, ce fut Joachim qui, le premier, parla de la campagne de Russie. Witold embraya sur l'invasion nazie de l'Union soviétique, Auguste plaça adroitement D'un château l'autre de Céline, que je n'avais pas lu. Les yeux de Witold s'ouvrirent comme des lampes à acétylène, et dit qu'il allait me le passer. Tel l'Aurige de Delphes, ivre de joie mais trop timide pour exulter, je m'imaginais tout à la fois Jacques Brel à l'Auberge des trois faisans, Allen Ginsberg au city Lights Bookstore, et Paul Verlaine aux Vilains Bonshommes. Les coudes bien serrés autour de nos bocks et protégés par les nuées de bouquins qu'on se lançait à la figure comme autant de boules de neige. J'ai regardé par la fenêtre, il faisait nuit. Joachim, rouge maintenant, mimait les canonnnades et le mouvement des armées ; Auguste, filiforme dans son pull mauve, tapait en rythme sur la table ; Witold, aux aguets sous ses cheveux bouclés, tournoyait frénétiquement sa touillette dans le fond rose et laiteux de son verre. Je jetai un regard vers la longue glace derrière nous. Quatre cow-boys dans le reflet, on y était, et pour l'éternité. »
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