Marc Rozanski

Avec ce polar historique, l’écrivain du terroir Marc Rozanski s’est essayé à un genre nouveau.



Nous voici en 1697 à Dijon, ancienne capitale du puissant duché de Bourgogne. Un poète du nom de Santeuil y est trouvé assassiné et c’est un autre lettré bourguignon, Bernard de La Monnoye, qui se voit endosser l’habit d’enquêteur.



L’auteur entraîne le lecteur dans son sillage à travers les rues pittoresques d’un Dijon reconstitué avec minutie. A chaque phrase du récit, le lecteur peut apprécier la somme de recherches et d’érudition d’un auteur que l’on devine perfectionniste à l’extrême. Peut-être même un peu trop car, tout au long de l’enquête, le souci de la reconstitution historique prend fréquemment le pas sur le véritable suspense, pourtant nerf de la guerre de tout polar, historique ou contemporain.



Luttes d’intérêts et enjeux du pouvoir s’entremêlent à la manière d’une aventure de Nicolas Le Floch dans cette enquête que le lecteur pourrait souhaiter plus rythmée mais qui a pour elle cet atout commun à tous les romans historiques : le voyage dans le temps.

La France est en ruines. Ingénieuse idée de la part de Marc Rey, il a voulu faire un livre sur la situation des migrants, sujet qui lui tient à coeur. Et quoi de plus évident pour que nous nous sentions concernés que de faire des français des réfugiés ?

Mine de rien, je pense que l'auteur a atteint son objectif, le fait de regarder autrement des réfugiés que nous pourrions croiser, avec sans doute un peu moins de peur et un peu plus d'humanité.

Beaucoup d'émotions m'ont traversé à la découverte de ce livre, sa lecture ne peut laisser indifférent. Chaque lecteur s'imaginera dans cette situation, inquiet pour soi et surtout pour ses proches.

La lecture en est très fluide, journal de bord d'un déraciné au jour le jour, journal intime pour ne rien oublier de ces instants si tant est que ce fut possible. Livre très court que l'on a du mal à lâcher.

Merci à Marc Rey pour ce texte qui va résonner longtemps en moi.