Parfois ma mère, s'asseyant entre nous, lisait à voix haute. Je n'en étais pas très heureux. Non qu'elle lût mal ; elle apportait au contraire à sa lecture toute la mise en scène, les sous-entendus, les commentaires, le jeu dramatique enfin dont elle ne se séparait jamais. Mais il me semblait que le mot n'a pas besoin de la voix, qu'il trouve son seul accent juste dans la silencieuse musique de l'esprit.