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Citation de AuroraeLibri


On hésite à ranger l’art de Moritz von Schwind dans la peinture historique ; il faudrait créer, afin de le désigner plus exactement, le terme de « peinture légendaire ». Le monde dans lequel il se meut avec une grâce incomparable, son monde familier, c’était celui des princesses envoûtées, des chevaliers captifs des enchantements, des forêts traversées de sons de cors, des gnomes et des nixes, des ondins et des fées. L’univers de cet artiste est le lieu d’incessantes métamorphoses, de surprenantes transfigurations ; il se promène dans ce fantastique familier, comme les autres peintres dans les sentiers sans sortilèges de la forêt viennoise. Pour Moritz von Schwind, l’émerveillement d’une présence surnaturelle est contenu dans toutes les rencontres. Ces forêts miraculeuses, elles vivaient, elles bruissaient dans son imagination. Ce joyeux et fantasque ami de Franz Schubert recréait un monde de prodiges sans quitter Vienne, qu’il aimait tant qu’il se refusait presque à s’en éloigner, même pour aller à Munich : quant à Rome, il n’y fit que passer ; ni l’Italie ni les artistes allemands qui y vivaient ne purent le retenir. La réalité, c’étaient, pour ce rêveur éveillé, les images que la fantaisie invente plus encore que celles des songes nocturnes ; lorsqu’il décrit le surnaturel, il le fait encore avec le vocabulaire de la nature sensible, des formes familières.

Chapitre IX. Le romantisme viennois
Portraits et scènes de genre
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