Si la physiologie, d'une part, nous permet de conjecturer l'origine des délices mystiques, de l'autre, la psychologie cherche à expliquer ce qui se passe dans l'esprit du mystique ; elle fait de l'imagination mystique un cas de "l'imagination créatrice affective" qui rassemble des états affectifs,
émotionnels comme l'imagination créatrice ordinaire rassemble des sensations et fragments de sensations : lignes, couleurs, sons, etc., pour créer des combinaisons et constructions nouvelles. M. Ribot cite d'abord l'imagination du musicien - puis, plus assujettie aux limitations que lui impose la forme matérielle, celle des « symbolistes » en art - enfin, celle des mystiques dans l'invention de leur "roman d'amour".
Mais Leuba est moins absolu que ne le prétend cet auteur : « Comme on pourrait conclure, dit-il, des pages précédentes, que nous assignons une origine sexuelle à toutes les jouissances mystiques ici désignées par le terme ; organiques, il faut que nous complétions notre pensée. Il est bien entendu que les jouissances calmes et paisibles sont pour le moment hors de cause. Il s'agit seulement de ces plaisirs souvent intenses qui sont dans une dépendance évidente et plus directe du corps, et nous disons qu'ils ne se rattachent pas tous à la vie sexuelle. Nous sommes ici sur un terrain mal connu, car la physiologie du plaisir est encore dans le vague.
Les circonstances m'ont amené à traiter de la foi catholique avant d'avoir parlé de la foi religieuse en général. J'en avais fait moi-même la remarque et promis de combler cette lacune. Voici l'étude annoncée. Ceux qui se plaindront de ne pas trouver, dès la préface, une définition du divin ou de la religion auraient été les premiers, si j'en eusse risqué une, à me reprocher ce procédé a priori.
On définit habituellement le mysticisme une « doctrine philosophique, religieuse, plaçant la perfection dans une sorte de contemplation et d'extase qui élève l'homme, dès cette vie, à une union mystérieuse avec Dieu ». Parfois la pensée ne s'arrête pas à ces étals relativement rares ; on appelle mysticisme toute forme de l'union avec Dieu, de la piété. C'est le sens large.
Les Archives de psychologie, citent le cas d'un jeune garçon sujet à des visions que personne ne songeait à considérer comme surnaturelles : C'est, dit ce jeune homme, le plus merveilleux tableau qu'il soit possible de contempler et je reste très souvent en extase devant lui dans un état indescriptible d'agrément.
Un sans-culotte a toujours son sabre pour fendre les oreilles a tous les malveillants.