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Citation de araucaria


A Orbec, un nouveau curé nous avait été donné, un jouvenceau, selon ma mère. On me mena chez lui avec quelques autres petiots du village. Lui, m'apprit Dieu et sa forge. La tenaille à empreinte, c'était Satan, le faux rouleau, les pensées viles, la trempe, la foi en Notre-Seigneur Jésus. Seule, la Vierge Marie n'avait pas de nom d'outil. Vit-on jamais de Reine des Cieux descendre dans l'antre d'un forgeron? Je m'épris tant d'elle, que l'abbé me voulut apprendre le latin, assurant que c'est en ce langage savant qu'on converse le mieux avec Marie. La grâce m'avait touché, affirmait-il à mon père. Lui aimait la Vierge. A l'énoncé de son nom, il posait ses tenailles hors de la braise, lavait longuement ses mains grosses et dures, dans l'eau de la cuve. Alors, seulement, il s'agenouillait, yeux ouverts, et disait tout haut son Ave Maria. C'est ainsi que je fus petitement, mais saintement, instruit des Ecritures.
Je disposai, dès lors, de deux catalogues : celui des outils pour être bon forgeron, celui des saints du Paradis pour être bon chrétien...
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