Sur la terre condamnée…
Sur la terre condamnée
Cette petite fleur de rien ‒ si bleue
Était leur seul espoir – le ciel
Mais ils ne pouvaient la cueillir
(…)
Les bas adhèrent à la chair cloquée
Un sang inconnu arrive à nos chevilles ulcérées
Bleu maigre épuisé
Le ciel – appelons-le ainsi – nous ressemble
Détenu
Par des nuages gris-vert
Ce doigt bleu à vif
Ces autres bleus ces autres doigts
À qui appartiennent-ils
Maintenant le bleu occupe toutes les mains
Au secours
Même le désespoir appelle au secours
Mais lèvres bleuies ne parlent pas
Cet arbre on dirait un chêne
Cet oiseau
Le rouge-gorge qui sautillait sous la fenêtre de notre cuisine